Mort de Yasser Arafat : la justice française clôt l’enquête
Les juges français saisis de l’enquête sur la mort en 2004 de Yasser Arafat ont clôt leur information judiciaire ouverte pour assassinat, a annoncé mardi à l’AFP le parquet de Nanterre, près de Paris. Ils ont à nouveau réfuté l’hypothèse d’un assassinat.
Cet après-midi du 12 octobre 2004, Yasser Arafat, 75 ans, se plaint de violents maux de ventre. Très affaibli, il est transporté en urgence à l’hôpital militaire de Percy, près de Paris. Treize jours après, il décède d’un "accident vasculaire cérébral hémorragique massif" sans qu’aucun professeur n’ait pu expliquer la dégradation subite de son état de santé. Son corps est transporté à Ramallah quelques heures plus tard.
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L’idée d’une mort naturelle inexpliquée se répand, alors même que les Palestiniens crient à l’assassinat du chef historique du Fatah. Il faut attendre 2012 pour qu’une enquête sur les causes de sa mort soit ouverte, lorsque sa femme, Souha Arafat, découvre dans les effets personnels du son défunt époux des traces de polonium. Cette même substance avec laquelle l’ex-agent russe Alexandre Litvinenko avait été tué en 2006 à Londres.
Le 31 aout de la même année, elle porte plainte. La tombe d’Arafat est ouverte en novembre 2012, une soixantaine d’échantillons sont prélevés sur sa dépouille. C’est le début d’une série d’enquêtes et de rapports qui à eux tous n’ont jamais permis d’éclaircir les causes de la mort du leader palestinien.
Des premiers rapports jugés troubles
En novembre 2013, le premier rapport réalisé par le CHUV de Lausanne confirme la présence de polonium jusqu’ 36 fois supérieur à la normale dans les os d’Arafat. Les scientifiques suisses jugent "cohérente", au regard de leurs résultats, l’hypothèse d’un empoisonnement.
Mais fin décembre, c’est l’Agence fédérale d’analyses biologiques russe qui livre une conclusion déconcertante : "Arafat est mort d’une mort naturelle et non du résultat d’une irradiation" affirme Vladimir Ouïba, directeur de l’agence cité par les agences de presse russe". Les experts suisses pointent alors du doigt l’absence de justifications scientifique du rapport russe et dénoncent une "déclaration politique".
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L’empoisonnement à nouveau réfuté
C’est la deuxième fois que les experts français réfutent la thèse de l’empoisonnement. En 2013, ils avaient rejoint les conclusions russes. La présence d’un gaz radioactif naturel, le radon, dans l’environnement extérieur, expliquerait selon eux, les fortes quantités de polonium présentes dans les os d’Arafat. Ils maintiennent que "le polonium 210 et le plomb 210 mesurés dans la sépulture de Yasser Arafat et sur les échantillons prélevés lors de son exhumation ont une origine environnementale."
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Israël pointé du doigt
La veuve de Yasser Arafat avait annoncé peu après l’annonce des premières conclusions françaises son intention de les contester, convaincue que son mari n’est pas décédé de mort naturelle. Plusieurs indices dénotent selon elle l’assassinat politique, hypothèse confortée par les déclarations des scientifiques suisses. Après la publication du premier rapport français de 2013, elle avait effectué une demande de contre-expertise française qui avait été refusée. Les juges avaient décidé de "commander des expertises complémentaires aux mêmes experts", avait expliqué le parquet de Nanterre à l’AFP fin décembre. Trois juges de Nanterre étaient chargés depuis août 2012 d’une information judiciaire pour assassinat,
Bien que l’enquête soit clôturée, le trouble reste total et les palestiniens maintiennent leurs soupçons sur Israël, avec en mémoire la déclaration l’ex-président israélien Shimon Peres en novembre 2013 : "Il aurait été plus facile de l’assassiner par balle."
(Avec AFP)
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