Huit ans de prison requis contre Gilles Le Guen, le Français qui avait rejoint Aqmi au Mali

Le Français de 60 ans est poursuivi pour avoir rejoint les rangs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali en 2012 et 2013. Le tribunal rendra sa décision le 15 mai.

Gilles Le Guen avait été arrêté en avril 2013 par les forces françaises. © Capture d’écran/Youtube

Gilles Le Guen avait été arrêté en avril 2013 par les forces françaises. © Capture d’écran/Youtube

Publié le 6 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Une peine de huit ans de prison a été requise mardi à l’encontre de Gilles Le Guen. Ce Français de 60 ans est poursuivi pour avoir rejoint les rangs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali en 2012 et 2013. Le tribunal rendra sa décision le 15 mai.

Arrêté par les forces spéciales françaises en avril 2013, cet ancien capitaine dans la marine marchande est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il lui est reproché d’avoir rejoint Aqmi au Mali, pays dans lequel il vivait déjà. Mais aussi d’avoir participé à sa propagande et d’avoir pris part à l’offensive des islamistes sur la ville de Diabali en janvier 2013.

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Il toute "participation active"

"Une participation multiforme et intensive" aux activités d’Aqmi, a souligné le procureur, Julie Holveck, dans son réquisitoire. La magistrate a invité le tribunal à ne pas s’arrêter à l’image "quasi-romantique" que cherche à renvoyer le prévenu, à ne pas se laisser "séduire par le seul costume que Gilles Le Guen s’est constitué a posteriori". La magistrate du parquet s’est attachée à démontrer qu’il a "en toute connaissance de cause intégré une organisation terroriste" et "pris les armes contre l’armée française", alors engagée dans l’opération Serval contre les islamistes.

Interrogé sur sa présence dans un pick-up chargé d’explosifs, le prévenu a reconnu qu’il y avait "une ambiguïté", mais que sa présence n’était pour autant pas le signe d’une "participation active". "Comme l’indique le rapport de l’armée" française, a-t-il souligné, "je n’ai pas participé directement à cette attaque".

Si Aqmi l’avait emmené avec lui lors de cette offensive, c’est parce qu’ils "me considéraient quelque part d’égal à égal au niveau de la religion", l’islam auquel il s’était converti 30 ans auparavant. Il avait également participé à des entraînements au maniement des armes, légères et lourdes, s’était vu donner des armes par Aqmi, "bien plus tard" selon lui.

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"Un paumé qui devient terroriste"

Gilles Le Guen a affirmé avoir quitté Aqmi peu de temps après, expliquant qu’à son enthousiasme initial avait succédé une réprobation des méthodes d’Aqmi. "Je n’embrasse pas leur façon de voir l’islam et leur façon de combattre", a-t-il expliqué. Lundi, au premier jour du procès, il avait soutenu qu’il avait effectivement voulu rejoindre Aqmi, mais qu’il ne l’avait finalement pas fait.

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Au moment de son arrestation, le ministre de la défense Jean-Yves le Drian avait qualifié Gilles Le Guen de "paumé qui devient terroriste". Un "portrait "inexact" d’un homme sincère, a plaidé pour sa défense Me Paul Fortin, demandant la "clémence". Pour son confrère Alexandre Vermynck, Le Guen n’était ni "un pion" d’Aqmi, ni "haut-placé", mais "quelqu’un d’extérieur". "Sa capacité à donner son avis sur tout, c’est très loin de ce que recherche un groupe terroriste", a-t-il poursuivi, soulignant que son client "condamne aujourd’hui très clairement les actes d’Aqmi" et "tout ce qu’Aqmi représente".

(Avec AFP)

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