France – Front national : règlements de comptes en série, les Le Pen dans la tourmente

Rien ne va plus chez les Le Pen. Mardi matin, Jean-Marie, le grand-père, a violemment répondu à sa suspension du Front national, décidée lundi soir. Selon lui, voir Marine, sa fille, accéder à l’Élysée serait « scandaleux ». Pendant ce temps, Marion, la petite-fille, s’interroge.

Marine Le Pen et son père, Jean-Marie, à Lyon. © Laurent Cipriani/AP/SIPA

Marine Le Pen et son père, Jean-Marie, à Lyon. © Laurent Cipriani/AP/SIPA

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Publié le 5 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

L’histoire ne se répète pas, dit-on. Elle bégaie cependant souvent. Jean-Marie Le Pen, le fondateur du Front national, qui s’était brouillé avec sa fille Marie-Caroline, après que celle-ci l’ait selon lui trahi en 1998, a procédé mardi matin, au micro de la radio française Europe 1, à un nouveau sacrifice familial sur l’autel de sa politique.

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Au lendemain de la décision de sa suspension du Front national par la direction du parti, après ses propos sur les chambres à gaz, il a violemment attaqué la présidente de la formation, sa fille Marine. L’eurodéputé, âgé de 86 ans, la juge "un peu pire" que les partis de gouvernement, l’UMP et le Parti socialiste, "parce que l’adversaire vous combat de face, là, il vous combat de dos". "Si de tels principes moraux devaient présider à l’État français, ce serait scandaleux", a-t-il ajouté.

Nouveau coup de griffe de "l’homme à taire", comme l’a surnommé Libération : "Je ne souhaite pas que la présidente du Front national s’appelle Le Pen. Je ne me reconnais pas de lien avec quelqu’un qui me trahit d’une manière aussi scandaleuse". "J’ai honte qu’elle porte le même nom que moi", renchérit-il, tout en enjoignant sa fille à prendre le nom de Philippot [Florian Philippot, vice-président du FN] ou d’Aliot [Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen depuis 2009], qu’il considère comme ses deux fossoyeurs.

Et de conclure : "Je suis dur mais cela ne fait que commencer". Une véritable déclaration de guerre envers Marine Le Pen et sa stratégie, politique davantage que psychanalytique, de dédiabolisation du père.

Incendie

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Il faudra, de toute façon, plus qu’un colibri pour éteindre le feu, qui prend à tous les étages. Choquée par la virulence de la lutte filiale, Marion Maréchal Le Pen, députée du Vaucluse, mais surtout petite-fille du patriarche et nièce de la chef de file, a en effet fait savoir, dans une interview accordée au Figaro, qu’elle demandait "un délai de réflexion au bureau politique concernant ma candidature en Paca."  Quant à Marine Le Pen, elle a dénoncé, au micro d’Europe 1, l’"outrance de son père" et, interrogée sur la violence de la réaction de son père, elle a répondu que "personne ne peut s’attendre à ça".

Le Front national a décidément ces derniers temps tout de l’entreprise familiale tiraillée entre un fondateur octogénaire trop attaché à son héritage, un héritier avide et une jeune garde aux dents longues. Un vrai scénario de série télévisée, avec un "soupçon" d’enjeux électoraux (une élection présidentielle…) en prime (time). "On n’est jamais trahi que par les siens", dit le proverbe. Un bon titre.

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