Immigration : l’Italie appelle l’Europe à l’aide

L’Italie a appelé lundi l’Union européenne à prendre des « mesures significatives » face au flux ininterrompu des migrants en Méditerranée.

Des migrants à bord d’une embarcation en bois attendent d’être secourus au large de la Sicile. © Jason Florio/AFP

Des migrants à bord d’une embarcation en bois attendent d’être secourus au large de la Sicile. © Jason Florio/AFP

Publié le 5 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Où en est l’Europe indignée de la fin du mois d’avril, celle qui s’émeuvait de la disparition de plus d’un millier de migrants en mer Méditerranée depuis le début de l’année 2015 ? Le nombre total des personnes qui ont perdu la vie depuis le début de l’année en Méditerranée dépasse désormais 1 750 et les Transalpins continuent d’assurer tant bien que mal les opérations d’aide aux naufragés.

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Tandis que l’Union européenne tarde à concrétiser ses cris d’orfraie et que les dirigeants restent muets, les Italiens patientent. Et les migrants meurent.

Qu’attend (toujours) l’Italie ?

Deux choses : de l’argent et du matériel, dans un sens ou dans l’autre. L’Italie appelle ainsi au renforcement de Frontex, l’agence européenne chargée de la surveillance des frontières extérieures de l’espace Schengen, mais aussi à un engagement économique extraordinaire de la part de l’Union européenne pour aider à faire face aux besoins liés à l’accueil des migrants", selon le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni. Celui-ci s’est entretenu lundi 4 mai avec le commissaire européen chargé de l’Immigration Dimitris Avramopoulous.

"Nous travaillons à augmenter le nombre des bateaux et des avions. Nous avons demandé et obtenu la confirmation de pays européens, dont la France, concernant l’envoi de leurs unités", a déclaré Ewa Moncure, la porte-parole de Frontex. Deux navires de la marine de guerre allemande ont ainsi accosté en Crète pour participer à l’aide au secours des migrants en Méditerranée.

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À la suite d’une série de naufrages, ayant fait plus de 1 200 morts en avril, et d’autant d’appels à l’aide italiens, les dirigeants européens réunis en sommet extraordinaire le 23 avril ont également décidé de renforcer la présence de l’UE en mer en triplant le budget de l’opération Triton, qui était jusqu’alors de trois millions d’euros par mois. Triplée, cette somme atteindrait toutefois à peine les besoins mis en place par la seule Italie ces dernières années dans le cadre de l’opération Mare Nostrum, aujourd’hui terminé.

Pourquoi l’Italie tape (encore) du poing sur la table ?

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Les garde-côtes et la marine italienne ont multiplié les sorties en mer ce week-end. Et pour la première fois samedi, le patrouilleur français Commandant Birot a participé aux opérations, secourant 219 migrants. Toutefois, l’envoi de ce navire était prévu de longue date, selon la Commission européenne, et le renforcement de Triton n’a pas encore débuté.

Les 28 membres de l’UE n’ont en effet toujours pas définitivement adopté le nouveau dispositif, qui prévoit notamment l’extension de la zone géographique d’action des navires engagés. Selon le porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Rome, Flavio Di Giacomo, les décisions prises le 23 avril par les dirigeants européens n’ont encore eu aucun effet.

"L’immense majorité des interventions de ce week-end a été réalisée par les Italiens, ou des navires marchands gérés par le centre opérationnel des gardes-côtes", a-t-il expliqué. "Une urgence européenne ne peut continuer à n’avoir que des réponses italiennes", s’est inquiété le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni.

(Avec AFP)

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