Ne dîtes plus Shebab, mais « le groupe qui massacre le peuple somalien »

Les autorités somaliennes ont exigé des médias qu’ils cessent d’utiliser le terme « Shebab ». Les journalistes basés en Somalie dénoncent une mesure dangereuse.

Une attaque des Shebab en avril 2015 à Mogadiscio. © Farah Abdi Warsameh/AP/SIPA

Une attaque des Shebab en avril 2015 à Mogadiscio. © Farah Abdi Warsameh/AP/SIPA

Publié le 4 mai 2015 Lecture : 1 minute.

Les autorités somaliennes ne veulent littéralement plus entendre parler des Shebab. Le gouvernement a demandé aux médias de ne plus utiliser ce nom et d’opter pour l’acronyme Ugus, qui désigne en somali "le groupe qui massacre le peuple somalien", relaye lundi la BBC.

À l’origine de l’initiative, le général Abdirahman Mohamud Turyare, à la tête des services de sécurité et de renseignement du pays. Son argument ? Le mot Shebab désigne la jeunesse, un "beau terme" qui "ne devrait pas être sali", a-t-il indiqué à l’adresse des journalistes, sans préciser à quelle sanction s’exposeraient les médias qui ne respecteraient pas l’interdit.

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Colère des journalistes

La mesure, déjà adoptée par la radio et la télévision étatique, a provoqué la colère des journalistes basés en Somalie. "C’est l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes, et la décision du gouvernement met encore plus nos vies en danger", a déclaré à Al-Jazeera Hassan Ali Geesey, de l’association des médias somaliens indépendants. Selon Reporters sans frontières, la Somalie se place en effet à la 176 position sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse établi en 2014.

Certains journalistes craignent des représailles des autorités, mais aussi des Shebab. Ces derniers ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne toléreraient pas d’être appelés de la sorte. Et ont rétorqué que le gouvernement lui-même devrait être désigné sous l’acronyme "Ugus", cette fois-ci utilisé pour "le groupe qui soumet le peuple somalien à l’humiliation"

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