Côte d’Ivoire – Salomon Kalou : « Il faut que l’affaire des primes soit vite réglée »
Champion d’Afrique avec la Côte d’Ivoire dont il est un des cadres (78 sélections, 29 buts), Salomon Kalou (29 ans) évoque pour « Jeune Afrique » les problèmes de la sélection, l’affaire des primes et la situation d’Hervé Renard, mais aussi sa saison avec le Hertha Berlin (Allemagne), avec lequel il a inscrit 6 buts, et son avenir… Interview.
Jeune Afrique : La Côte d’Ivoire est secouée depuis plusieurs jours par l’affaire des primes pour le titre obtenu en février dernier, dont une partie a disparu. Quel est votre sentiment sur cette question ?
Salomon Kalou : Ce qui se passe n’est pas normal. Il faut que ce soit vite réglé, pour éviter que l’affaire ne prenne encore plus d’ampleur. Personnellement, il me manque une partie de cette prime. Ce n’est pas le problème du montant qui interpelle, c’est la façon dont cela se passe. Il y a visiblement de l’argent qui a disparu. Je n’accuse personne, mais il faut vite faire la lumière sur cette affaire. Sinon, cela va créer des divisions, et ce n’est pas ce dont nous avons besoin.
En Allemagne une philosophie très simple : on veut toujours marquer un but de plus que l’adversaire.
Cela pourrait-il remettre en cause l’avenir du sélectionneur Hervé Renard à la tête des Eléphants ?
J’ai cru comprendre qu’avant même cette histoire de primes, on parlait déjà d’un éventuel départ. C’est normal qu’il soit sollicité. Il a remporté deux CAN en trois ans avec deux pays différents. C’est un excellent coach, et je comprends aussi qu’il souhaite entraîner un grand club en Europe. Cela s’appelle l’ambition. Maintenant, il est sous contrat [jusqu’en août 2016, NDLR]. C’est une question qui se réglera si besoin entre lui et la fédération.
Vous avez découvert la Bundesliga allemande, après avoir évolué aux Pays-Bas (Feyenoord Rotterdam et Excelsior), en Angleterre (Chelsea) et en France (Lille). Quel est votre avis sur le championnat allemand ?
Dans l’esprit, cela me rappelle beaucoup les Pays-Bas et l’Angleterre. En Allemagne, c’est physique, mais aussi très porté sur le jeu offensif. Pour un attaquant, c’est la garantie de prendre du plaisir. Il y a en Allemagne une philosophie très simple : on veut toujours marquer un but de plus que l’adversaire. Les entraîneurs préfèrent gagner 3-2 plutôt que 1-0.
Tout le contraire de la France…
(Rires) oui. En Allemagne, un match nul à l’extérieur n’est pas considéré comme un bon résultat. C’est pour cela qu’il y a beaucoup de buts et des scores importants. Mais ce n’est pas parce que les entraîneurs prônent l’attaque qu’ils ne demandant pas de rigueur. Comme en Angleterre. Ici, la performance collective passe avant la performance individuelle.
Y-a-t-il une possibilité que vous partiez cet été, surtout si le club est relégué ?
Mais on ne sera pas relégué ! Et pourquoi partir ? Déjà, je suis lié au Hertha jusqu’au 30 juin 2017. Et puis, je suis heureux ici. J’ai un bon contrat (3 millions d’euros annuels, ndlr), dont on ne parle pas tous les jours dans la presse, comme c’était le cas en France. Les Allemands sont carrés, sympas, passionnés de foot. Berlin est une ville très intéressante, multiculturelle, avec pas mal d’Africains. J’habite au centre-ville, ce qui me donne l’occasion de la découvrir. Bon, je ne parle pas vraiment la langue, mais j’arrive à comprendre l’essentiel. Lors des premiers entraînements, le coach [Jos Lukay, limogé en février et remplacé par Pal Dardai, NDLR] ne parlait qu’en allemand, sans traducteur. C’est formateur…
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