Affaire Tanoh-Ecobank : nouveau rebondissement et nouvelle condamnation
Thierry Tanoh a obtenu auprès du tribunal du commerce d’Abidjan la condamnation de la filiale ivoirienne du groupe panafricain Ecobank. Celle-ci devra lui payer 8,75 milliards de F CFA.
Un nouveau front s’est ouvert dans le conflit opposant Ecobank à Thierry Tanoh, son ancien directeur général limogé en mars 2014 après une longue crise de gouvernance. Après les décisions du tribunal du commerce d’Abidjan (en janvier) et du tribunal du travail de Lomé (en février) condamnant le groupe bancaire panafricain à lui verser 7,5 milliards de F CFA (11,43 millions d’euros) pour diffamation et injure et 5,7 milliards de F CFA pour rupture abusive de son contrat de travail, Thierry Tanoh vient d’obtenir une sanction contre sa filiale ivoirienne.
Saisie
Le tribunal du commerce d’Abidjan a en effet condamné Ecobank Côte d’Ivoire à verser 8,25 milliards de F CFA à l’Ivoirien, aujourd’hui secrétaire général adjoint de la présidence. Cet arrêt, rendu en référé le 5 mai dernier, fait suite à la décision d’Ecobank CI de verser au nigérian Keystone Bank des dividendes attachées aux actions détenues par Ecobank Transnational Incorporated dans son capital social et nanties au profit de la banque nigériane.
Or, après la condamnation d’ETI, en janvier, Thierry Tanoh a engagé plusieurs procédures pour obtenir la saisie des comptes du groupe panafricain dans les banques ivoiriennes. L’une de ces procédures concernait la saisie de 10 milliards F CFA de dividendes d’Ecobank Côte d’Ivoire. Selon le tribunal ivoirien, en les versant à Keystone Bank, Ecobank CI « a commis une faute qui engage sa responsabilité » et pour laquelle « elle doit être condamnée en lieu et place de sa maison mère à payer à M. Tanoh la somme de 8 249 297 053 F CFA sans préjudice des dommages et intérêts de 500 millions F CFA », rapporte l’agence de presse officielle AIP .
>>>> Thierry Tanoh ou l’art de la contre-attaque
Appel
« Ce que M. Tanoh réclame vaut plus que la moitié du capital d’Ecobank Côte d’Ivoire, remarque Richard Uku, porte-parole du groupe Ecobank. Je peux vous confirmer que nous faisons certainement appel de cette dernière décision. »
Il ajoute : « Comme nous l’avons déjà dit clairement dans le passé, le contrat de M. Tanoh avec Ecobank est gouverné par la loi anglaise. Nous maintenons d’ailleurs notre action en justice contre M. Tanoh devant la Haute Cour de Londres. Il serait souhaitable qu’il respecte la récente injonction de cette cour de stopper toute exécution des décisions obtenues à l’encontre de ETI en Côte d’Ivoire et au Togo, sinon il pourrait être poursuivi au pénal ».
Joël Assoko et Baudelaire Mieu, à Abidjan
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