Fitch : le Gabon passe en catégorie « hautement spéculatif »

Après Standard & Poor’s, c’est au tour de Fitch Ratings d’abaisser d’un cran la notation souveraine du Gabon, en raison des conséquences de la chute des prix du baril sur les comptes publics.

Fitch Ratings est une agence de notation basée à Londres et à New York. © Reuters

Fitch Ratings est une agence de notation basée à Londres et à New York. © Reuters

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Publié le 11 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Trois mois après la décision de Standard & Poor’s d’abaisser d’un cran la note souveraine du Gabon (de BB- à B+), une autre agence de notation internationale, Fitch Ratings, a fait de même, le 8 mai dans la soirée. Auparavant notée « BB- » (catégorie spéculative), la note souveraine à long-terme en devise et en monnaie locale est désormais notée « B+ », faisant basculer le pays dans la catégorie « investissement hautement spéculatif ». La perspective est stable.

Comme dans le cas de S&P, le communiqué de Fitch concernant le pays d’Afrique centrale n’est pas alarmiste mais tire les conséquences de la baisse drastique des cours du pétrole au second semestre 2014, précisant que le « déclin de la production pétrolière du Gabon augmente la sensibilité de son économie et de sa notation aux chocs de prix ». L’agence ajoute à ce sujet : « Parce que ses champs de pétrole onshore sont à maturité, et que l’exploration offshore est à un stade précoce, le Gabon ne peut pas compter sur sa production pour compenser l’impact des chocs de prix. La baisse des prix pétroliers et un environnement réglementaire et fiscal incertain pèseront sur les explorations en cours en eau profonde, et donc à moyen terme, sur les perspectives pétrolières. La diversification de l’économie est lente, et est susceptible d’être impactée négativement par la réduction du programme d’investissement public. »

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Marges limitées

Les revenus tirés de l’or noir représentant plus de 50 % des revenus gouvernementaux et 80 % des recettes d’exportation, Fitch prévoit un déficit public de 3,5 % en 2015 (contre 0,4 % prévu auparavant) et un déficit du compte courant à 3,7 % (contre un excédent de 1,1 % auparavant). Lors de sa communication de février, S&P tablait sur des chiffres proches : -2,5 % pour le déficit public et -4,6 % pour la balance courante.

Fitch estime que la dette publique devrait augmenter à 34 % du produit intérieur brut en 2015.

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L’agence insiste sur le fait qu’à la différence d’autres pays producteurs, le Gabon ne dispose pas de marges de manœuvres budgétaires. « Le Gabon n’a pas mis en place un fonds souverain important, tandis que les dépôts à la banque centrale régionale sont relativement faibles, à environ 5 % du PIB. Les marchés de capitaux locaux sont sous-développés et limitent la flexibilité en matière de financement, de sorte que le Gabon devrait se tourner cette année encore vers les marchés internationaux pour se financer », a précisé l’agence.

Fitch pointe aussi du doigt les conséquences possibles de la baisse de l’investissement public sur la croissance, mais ne donne pas de détails chiffrés. S&P s’attend à une croissance du PIB de 3,5 % en 2015. En 2014, selon la Banque mondiale, la croissance a atteint 5 %.

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La troisième des grandes agences internationales de notation, Moody’s, a publié en décembre 2014 sa première note de crédit attribuée aux obligations souveraines en monnaie locale et en devises étrangères du Gabon, à Ba3 (catégorie « spéculatif ») avec une perspective stable.

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