Cameroun : les patrons en stage commando
Mobiliser des capitaines d’industrie pour doper les exportations ? C’était l’idée du Gicam, le principal syndicat patronal du Cameroun. Elle tarde hélas à se concrétiser.
Cameroun : mobilisation générale !
Face à Boko Haram, les Camerounais resserrent les rangs. Pendant qu’une nouvelle génération émerge, prête à assurer la relève et à assumer son rôle dans le développement du pays.
L’annonce avait fait grand bruit. En janvier 2014, le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), premier syndicat des chefs d’entreprise du pays, avait proposé la mise en place d’un « commando de capitaines d’industrie »*. Autrement dit, des champions nationaux capables de relancer la croissance. Leur mission ? Améliorer les taux d’exportation vers les pays émergents en élargissant la palette des produits exportés. Cette initiative devait s’appliquer en priorité aux secteurs de l’agroalimentaire, de l’industrie du bois, des technologies de l’information et de la communication, du tourisme, du textile et de la confection.
Volonté politique
Un an après cette belle offensive, le « commando » tarde à se former. « Quelques actions très positives ont été menées », nuance Alain Blaise Batongué, secrétaire exécutif du Gicam, qui cite pêle-mêle les programmes de mise à niveau des entreprises proposés par son syndicat, le plan Agropoles (favorisant la production et la création d’emplois en zones rurales). Sans oublier l’aménagement du territoire destiné à promouvoir les PME et PMI, mis en place en 2013 par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. « La réussite de cette initiative, qui n’a pas encore atteint son rythme de croisière, dépend d’une réelle volonté politique. Il faudrait davantage agir sur les services publics concernés. »
Quoi qu’il en soit, le Gicam espère remporter le même succès qu’Ahmadou Ahidjo en son temps. Le premier président du Cameroun indépendant s’était appuyé sur un groupe d’entrepreneurs afin de favoriser l’émergence d’un capitalisme local. Pour l’heure, l’économie attend encore les Victor Fotso, Joseph Kadji Defosso ou Abdoulaye Fadil de demain.
>>>> Lire aussi – Roger Tsafack Nanfosso : « Le protectionnisme éducateur n’est rien d’autre que du bon sens »
*100 Propositions pour l’émergence du Cameroun, sous la direction d’André Fotso et de Roger Tsafack Nanfosso. Éditions CLÉ, Yaoundé, 2014, 422 pages.
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