Soudan du Sud : l’armée a commis des violences « effroyables », selon la médiation régionale

Accusée de viols, de pillages ou encore d’enlèvements dans un État du nord par la médiation régionale de l’Igad et les ONG, l’armée récuse pourtant ces accusations.

Des réfugiés dans un camp de Juba. © AFP

Des réfugiés dans un camp de Juba. © AFP

Publié le 15 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Viols, pillages, enlèvements… L’armée sud-soudanaise a commis des violences "injustifiables et effroyables" durant sa dernière offensive contre les forces rebelles, a dénoncé vendredi la médiation régionale, alors que le pays est déchiré par la guerre depuis 17 mois.

L’Igad, l’organisation intergouvernementale regroupant huit pays d’Afrique de l’Est, a par ailleurs fait état de violences contre les civils, de graves violations des droits de l’Homme et de villages détruits.

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La plus importante offensive depuis le début de la guerre civile

L’offensive, qui a commencé fin avril dans l’État pétrolier d’Unité (nord), est une des plus importantes des forces gouvernementales depuis le début de la guerre civile dans le plus jeune État du monde.

Une opération marquée par des viols, des enlèvements, des destructions de localités et des pillages de l’aide humanitaire, selon l’ONU et des organisations humanitaires.

500 000 civils privés d’aide vitale

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La situation s’est aggravée après le retrait de la zone des combats des agences de l’ONU et des organisations humanitaires. Conséquence : quelque 500 000 civils sont privés d’une aide vitale dans l’État d’Unité, selon le coordinateur humanitaire des Nations unies pour le Soudan du Sud, Toby Lanzer.

Plus de la moitié des 12 millions de Sud-Soudanais ont besoin d’assistance humanitaire, et 2,5 millions de personnes souffrent de graves problèmes alimentaires, assure l’ONU.

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L’armée récuse les accusations

Le porte-parole de l’armée sud-soudanaise, Philip Aguer, a assuré que les forces loyalistes avaient agi en légitime défense et a rejeté les accusations de violences. "L’armée a un code pour ses opérations qui ne lui permet pas de brûler des villages ou d’attaquer des civils innocents", a-t-il dit.

Les deux camps s’affrontent depuis décembre 2013 dans une guerre qui a déjà fait plusieurs dizaines de milliers de morts et deux millions de déplacés. Marquée par des massacres ethniques, le conflit met aux prises l’armée loyale au président Salva Kiir et les forces rebelles de son ancien vice-président Riek Machar.

Après plus d’un an d’efforts, des discussions de paix, sous la médiation de l’Igad, se sont achevées sur un échec en mars, après une succession de cessez-le-feu systématiquement violés.

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