Start-up : jeunes pousses cherchent tuteurs
Les start-up africaines ont encore du mal à trouver des investisseurs susceptibles de leur apporter un capital d’amorçage.
Spécial start-up : en attendant la success-story
Il y a bientôt un an, Njorku, une plateforme camerounaise de recherche d’emploi sur internet et sur mobile, a été retenue parmi les vingt start-up les plus prometteuses d’Afrique par le magazine Forbes. Grâce à cette publicité, la jeune pousse a retenu l’attention d’AfricAngels, un réseau de business angels basé en France, qui lui a apporté un capital d’amorçage. Mais elle ne parvient toujours pas à se déployer aussi vite qu’elle le souhaiterait. De fait, par manque de capital pour couvrir leurs coûts opérationnels en phase de lancement, beaucoup de projets végètent. Impossible de s’appuyer sur les banques ou les institutions de microcrédit, « elles ne comprennent pas le modèle de la création de valeur dans les nouvelles technologies », assène un entrepreneur.
Plusieurs réseaux de business angels se sont montés en Europe et en Afrique pour pallier cette pénurie de financements. Mais ils peinent à décoller. D’après le président d’AfricAngels, Aldo Fotso, sur les cinquante membres de son réseau, une dizaine seulement ont réalisé des investissements de l’ordre de 10 000 euros en deux ans. Il faut dire que les structures en quête de financement sont bien souvent hors radar, malgré l’apparition de réseaux de mise en relation entre entrepreneurs et investisseurs, comme Venture Capital for Africa. Cette plateforme en ligne répertorie plus de 400 start-up sur le continent, mais seulement une quinzaine en Afrique francophone. Si bien que, pour beaucoup d’entrepreneurs, la meilleure solution reste de faire appel à la générosité des proches.
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Équilibre
En Afrique du Nord, ce n’est pas la phase d’amorçage qui pose problème. Une start-up peut désormais sans trop de difficultés lever quelques centaines de milliers d’euros pour démarrer ses activités. Des fonds comme Maroc Numeric Fund ou Dayam sont actifs et commencent à savoir maîtriser les risques associés à l’investissement dans des jeunes pousses. « Parce que le taux de casse est très élevé, il faut une masse critique de dossiers pour survivre, explique Ali Bassit, patron de Maroc Numeric Fund. Sur trente entreprises financées, ce sera le succès de quatre ou cinq d’entre elles qui permettra d’atteindre l’équilibre. » Mais ensuite, tout devient plus compliqué : aucune structure en Afrique du Nord n’est en effet aujourd’hui capable de miser quelques millions d’euros pour amener les jeunes pousses à maturité.
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