Entrepreneurs par essence

L’un a quitté une multinatinoale pour créer sa société, l’autre a pris les rênes d’une entreprise publique. Mais pour les deux, un même objectif : devenir un distributeur régional incontournable.

Mathieu Kadio-Morokro. © Olivier/JA

Mathieu Kadio-Morokro. © Olivier/JA

Publié le 10 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

Issu du dossier

Pétrole : quand les juniors taquinent les majors

Sommaire

Mathieu Kadio-Morokro – Président de Pétro Ivoire

Seul contre les majors

la suite après cette publicité

La routine et l’ennui. C’est ce qui a poussé Mathieu Kadio-Morokro à quitter, après vingt-trois années de carrière, son poste de directeur des opérations de Shell en Côte d’Ivoire pour créer sa propre société, Pétro Ivoire. À 70 ans, il a conservé intact son esprit d’entreprise. Si l’ingénieur chimiste formé en Belgique a confié les rênes de sa société à son fils Sébastien en mai 2010, il en reste le président. « Les gens me prenaient pour un fou de me lancer, seul, contre les multinationales », se souvient-il. Sa première station-service a ouvert à Abidjan en 1994. Dix-huit ans plus tard, ce sont 31 stations-service (bientôt 34) qui sont réparties sur le territoire.

Après avoir fait ses preuves dans le carburant, Morokro a décidé de se lancer dans la distribution de gaz. « Nous avons beaucoup investi », souligne-t-il. En 2007, l’entreprise a acquis une usine de remplissage de gaz et, en 2009, la Société africaine d’entreposage de produits pétroliers (Saepp) a pu voir le jour. « Nous sommes déjà le troisième distributeur de gaz du pays ! » se réjouit celui qui préside également le Groupement professionnel de l’industrie du pétrole. Pour supporter ces investissements et anticiper l’avenir, Pétro Ivoire a fait son entrée sur le marché libre NYSE Euronext, à Paris, en 2011. Avec 150 salariés et un chiffre d’affaires qui devrait dépasser les 100 millions d’euros en 2012, Pétro Ivoire peut se permettre de lorgner les marchés voisins. La Guinée serait une cible privilégiée. 

Jean Perrial Nyodog. © TradexJean-Perrial Nyodog – Directeur général de Tradex

Croissance exponentielle

la suite après cette publicité

Il fallait un homme d’expérience pour diriger Tradex. Le choix s’est très vite porté sur Jean Perrial Nyodog. Diplômé de l’École nationale supérieure polytechnique de Yaoundé, de l’Institut français du pétrole et du College of Petroleum Studies d’Oxford (Royaume-Uni), le directeur général de Tradex a fait toute sa carrière au sein de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun. Jusqu’à sa nomination, en 2000, à la tête de la nouvelle filiale de l’entreprise d’État. « Il fallait alimenter en produits pétroliers le Tchad, la Centrafrique et le nord du Congo », témoigne ce quinquagénaire.

Créée en 1999 pour le négoce à l’import et à l’export, Tradex est devenu beaucoup plus que cela. Dès 2006, la société se lance dans la distribution de carburant. « Nous avons alors décidé d’en faire notre coeur de métier », indique Jean Perrial Nyodog. Produits pétroliers diversifiés, création d’une ligne de lubrifiants, commercialisation de GPL… L’entreprise possède désormais 35 stations-service au Cameroun (50 d’ici à la fin de 2013) et une vingtaine en Centrafrique. En 2000, Tradex réalisait 8 millions d’euros de chiffre d’affaires… En 2012, ce montant devrait s’élever à près de 290 millions d’euros (après 195 millions en 2011) ! « Nous sommes aujourd’hui ouverts à toutes les opportunités de croissance externe », affirme le directeur général. Les multinationales n’ont qu’à bien se tenir. 

la suite après cette publicité

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Dans le même dossier

Sur le champ Jubilee, au large du Ghana, le navire Apache II installe les infrastructures nécessaires au projet. © Technip

Pétrole : Technip parie sur les abysses

Une plateforme de Total au large des côtes gabonaises. © Total

Pétrole : le Gabon à bonne école