Moody’s attribue une note d’investissement à la BOAD

L’agence Moody’s a attribué la note « Baa1″ à la Banque ouest-africaine de développement. Avec cette première notation, qui entre dans la catégorie de celles dites d' »investissement », l’institution régionale ouest-africaine se classe d’emblée parmi les mieux notées du continent.

Créée en 1973, la BOAD est la banque de développement commune aux 8 États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. © DR

Créée en 1973, la BOAD est la banque de développement commune aux 8 États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. © DR

Publié le 18 mai 2015 Lecture : 3 minutes.

L’agence américaine Moody’s a attribué une première notation à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) : « Baa1 » pour ses émissions en devises et en monnaie locale, avec des perspectives stables.

Cette note, explique Moody’s dans un communiqué publié le vendredi 15 mai, reflète la position de liquidité « très solide » de la BOAD et le soutien « modéré » des États membres (actionnaires). Elle est toutefois tributaire du « faible » niveau d’adéquation des fonds propres, dû à « la faiblesse de la qualité de crédit de ses emprunteurs et [au] poids modéré des prêts non performants ».

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Créances douteuses

Les créances de ce type représentent environ 4,3 % du portefeuille de la BOAD, mais leur taux de couverture n’atteint que 91 %. Leur part pourrait d’ailleurs croître au cours des prochaines années si, comme elle le prévoit, l’institution régionale accroissait le volume de prêts accordés au secteur privé – qui détient la plupart des prêts non performants de la Banque.

Moody’s estime aussi qu’en dépit du solide engagement des États actionnaires de la BOAD* à la soutenir, ils disposent d’une capacité « restreinte à le faire », eux-mêmes étant exposés à des « risques systémiques identiques » à ceux de l’institution régionale.

Investissement

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La note attribuée à la BOAD est pourtant l’une des plus élevées attribuées par Moody’s à une institution régionale en Afrique. Elle est certes bien en-dessous de celle de la Banque africaine de développement (qui a reçu un « Aaa », soit la plus haute note du classement de Moody’s), mais appartient à la catégorie des notes dites « d’investissement » et dépasse d’un cran celle de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), notée « Baa2 ».

La notation de la BOAD dépasse de loin celles de la Banque de développement de l’Afrique de l’Est (EADB), de la Banque de commerce et de développement de l’Afrique orientale et australe (PTA Bank) et de la Société pour l’habitat et le logement en Afrique (Shelter-Afrique), toutes trois notées « Ba1 » (obligations dites « spéculatives »).

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Cette bonne note de crédit est due à la solidité et la prudence avec lesquelles la BOAD a jusqu’à présenté géré son endettement et ses indicateurs de liquidité.

« Fin 2014, l’ensemble des actifs de trésorerie de la BOAD représentait 18 % de son total d’actifs et couvrait largement le remboursement de la dette », explique Moody’s dans son communiqué. « En 2014, poursuit le document, la dette à court terme et la dette à long terme arrivant à échéance représentaient 45 % des actifs liquides actualisés [de la BOAD] ».

L’agence rappelle également que l’institution régionale, qui a pourtant accès au refinancement de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), n’a jamais recouru à ce mécanisme.

Engagements

Créée en 1973, la BOAD est détenue à 49 % par les huit États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et à 45 % par la BCEAO. Les actionnaires non régionaux détiennent les 6 % du capital restant – ils contrôlent néanmoins un tiers de la représentation au sein du conseil d’administration.

Depuis 1976, « le montant total de ses engagements nets vis-à-vis de l’UEMOA avoisine les 4,6 milliards de dollars, voire dépasse les 5,1 milliards de dollars si l’on inclut le ‘Fonds de développement Énergie’, soit plus de 5 % du PIB de la région UEMOA en 2013 », souligne Moody’s. Fin 2014, près de 63 % de l’encours de son portefeuille dédié au développement – 2,2 milliards de dollars – était affecté au financement des États.

* Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

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