Esclavage : à Nantes, le passé exorcisé
La belle ville de Nantes a un passé honteux : elle fut l’un des principaux ports négriers de France.
En 1998, à l’occasion du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, son conseil municipal a décidé de faire amende honorable en créant un mémorial. Le projet a vu le jour quatorze ans plus tard, sur le quai de la Fosse, entre l’ancienne capitainerie du port et le pont Anne-de-Bretagne.
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Il a été conçu par l’artiste polonais Krzysztof Wodiczko et l’architecte américano-argentin Julian Bonder. Tout au long d’une promenade végétalisée de 7 000 m2 sont réparties deux mille plaques de verre sur lesquelles ont été inscrits les noms des navires négriers, les dates de départ des différentes expéditions, ainsi que les noms des ports d’escale et des lieux de vente à travers le monde – histoire de rappeler au promeneur l’ampleur du phénomène.
Coeur du mémorial, un passage souterrain offre à la lecture des textes provenant de tous les pays concernés par la traite – et notamment les textes abolitionnistes fondamentaux. Le mémorial de Nantes accueille aussi des expositions temporaires, comme actuellement (jusqu’au 30 septembre) celle du photographe Nicola Lo Calzo, qui travaille sur les "mémoires vivantes de la traite et de l’esclavage".
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Au début de cette année, des inscriptions racistes visant Christiane Taubira, cible favorite des xénophobes français, ont été tracées sur le mémorial. Le 25 mars 2012, l’actuelle ministre de la Justice, qui n’était encore que députée de la Guyane, avait inauguré le monument en compagnie de l’ancien président du Bénin Nicéphore Soglo et de l’ex-footballeur Lilian Thuram.
