Burundi : au moins deux manifestants tués par des tirs de la police à Bujumbura

La police mène une opération musclée à Bujumbura pour reprendre le contrôle de certains quartiers, bastions des manifestants hostiles au président Pierre Nkurunziza. Le bilan de deux morts pourrait s’alourdir.

Une manifestation étroitement surveillée par la police, le 20 mai à Musaga. © Carl de Souza/AFP

Une manifestation étroitement surveillée par la police, le 20 mai à Musaga. © Carl de Souza/AFP

Publié le 21 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 18h04.

Nouveaux affrontements meurtriers dans la capitale burundaise, Bujumbura. Au moins deux manifestants ont été tués jeudi 21 mai par des tirs de la police, alors que la contestation contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza a repris de plus belle malgré la riposte musclée des policiers.

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Le porte-parole de la Croix-Rouge burundaise, Alexis Manirakiza, a confirmé ce bilan de deux morts, et fait état de 8 blessés. Les équipes de la Croix-Rouge n’ont pas eu accès à Musaga, le quartier où les affrontements sont les plus violents, "en raison de l’intensité des tirs" sur place, a précisé Alexis Manirakiza, laissant entendre que le bilan pourrait être plus élevé.

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Jets de pierre contre tirs de kalachnikov

Après des tirs sporadiques toute la nuit, les affrontements se sont poursuivis dans la matinée dans le quartier de Musaga. D’un côté, les opposants essayaient de se regrouper et jetaient des pierres. De l’autre, les policiers ripostaient avec leurs kalachnikovs, tirant parfois à hauteur d’homme, toujours selon des témoins.

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La police avait investi mercredi ce quartier, bastion de la contestation contre le président Nkurunziza, faisant largement usage de leurs armes. Jeudi après-midi, les opérations policières se sont visiblement étendues au quartier voisin de Kanyosha (sud), où des tirs nourris pouvaient être entendus.

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Tirs nourris contre les manifestants devant l’Assemblée nationale

Ailleurs dans la capitale, comme quasi-quotidiennement depuis 25 jours, les manifestations ont repris. À Ngagara, des affrontements ont éclaté avec un groupe d’une centaine de contestataires près de l’Assemblée nationale, réunie en session extraordinaire pour la prestation de serment de trois nouveaux ministres.

Les policiers, déployés en nombre autour du bâtiment, ont ouvert le feu. Au moins deux manifestants ont été blessés par balle, dont l’un, grièvement touché à la tête, est décédé peu après. Depuis fin avril, plus d’une vingtaine de manifestants ont été tués en marge des contestations, violemment réprimées par la police.

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Des dizaines de femmes envahissent le centre

Arrivées discrètement, par petits groupes, des dizaines de manifestantes ont atteint la place de l’Indépendance, au coeur de la capitale Bujumbura. Elles ont été dispersées manu militari après l’intervention en force de la police sur la place.

"C’est notre droit de manifester notre opposition à un troisième mandat de Nkurunziza, et nous allons continuer à le crier haut et fort malgré cette police au service du pouvoir", a lancé l’une des protestataires, Sandrine, âgée d’une vingtaine d’années. Le calme est revenu peu après.

La Belgique hausse le ton

Sur le plan diplomatique, alors que le gouvernement burundais apparaît de plus en plus isolé sur la scène internationale, la Belgique, ancienne puissance coloniale, a menacé d’arrêter son aide bilatérale au pays en cas de troisième mandat de M. Nkurunziza.

La France quant à elle s’est dite "préoccupée par les violences et la dégradation du climat politique", selon le Quai d’Orsay, qui souhaite "l’ouverture du dialogue pour engager la désescalade".

(Avec AFP)

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