Burundi : report d’une semaine des élections législatives et communales
Initialement prévues le 26 mai, les élections législatives et communales au Burundi ont été reportées au 2 juin, selon Willy Nyamitwe, conseiller en communication de la présidence. Ce dernier explique que le chef de l’État a suivi une recommandation de la Ceni et a répondu aux demandes de la communauté internationale et d’une partie de l’opposition.
Mis à jour à 11h48.
"Le président a reporté à la date du 2 juin les élections législatives et communales qui étaient prévues le 26 mai", a déclaré, mercredi 20 mai, Willy Nyamitwe, conseiller en communication du président. Selon lui, en signant ce décret de report, le chef de l’État a suivi une recommandation de la Commission électorale (Ceni) et répondu aux demandes de l’opposition politique burundaise et de la communauté internationale.
Ces dernières semaines, la communauté internationale avait appelé à un report des élections, jugeant le climat pas propice à leur tenue. Le 19 mai, l’Union européenne a réclamé un report dans les limites constitutionnelles pour qu’un nouveau président puisse être élu et investi avant que le mandat en cours de Pierre Nkurunziza ne se termine. La Conférence internationale de la région des Grands Lacs, organisation intergouvernementale régionale, a elle appelé à un report sine die.
La capitale burundaise est le théâtre depuis plus de trois semaines de manifestations d’opposition à un troisième mandat du président Nkurunziza: celui-ci est officiellement candidat au scrutin présidentiel qui suivra les législatives et communales, en principe le 26 juin.
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Climat politique tendu
Le mouvement de contestation populaire, interdit par le pouvoir, a été émaillé de heurts violents entre manifestants et policiers ou jeunes du parti au pouvoir. Une vingtaine de personnes ont été tuées. Terrorisés par le climat pré-électoral, plus de 100 000 Burundais, selon l’ONU, ont aussi fui ces dernières semaines dans les pays voisins, au Rwanda, en République démocratique du Congo et en Tanzanie.
Dans ce contexte tendu, le président Nkurunziza a déjoué la semaine dernière une tentative de coup d’État de généraux et de commissaires de police, qui, lui reprochant de se représenter pour un nouveau mandat présidentiel au mépris de son peuple, ont tenté de le destituer alors qu’il était en déplacement officiel en Tanzanie.
Les opposants à un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, le jugent anticonstitutionnel et surtout contraire aux accords de réconciliation nationale signés à Arusha en 2000, qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise (1993-2006).
(Avec AFP)
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