Le Mali parviendra-t-il à sceller son accord de paix ?

Officiellement signé le 15 mai à Bamako par le gouvernement, l’accord de paix n’est pas encore définitivement scellé au Mali. Les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) souhaitent encore discuter de plusieurs points majeurs avant de signer le texte. Une réunion pourrait avoir lieu à Ouagadougou dans les jours à venir.

Lors de la cérémonie de signature de l’accord de paix, le 15 mai à Bamako. © Habibou Kouayé/AFP

Lors de la cérémonie de signature de l’accord de paix, le 15 mai à Bamako. © Habibou Kouayé/AFP

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Publié le 19 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Malgré une cérémonie très solennelle organisée le vendredi 15 mai, à Bamako, parler de signature d’un accord de paix au Mali est encore prématuré. Sur le terrain, les combats entre belligérants ont toujours lieu. Ce week-end, de nouveaux affrontements ont été signalés à Ménaka entre les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et les groupes armés favorables au gouvernement. Quelques heures plus tard, lundi 18 mai au petit matin, trois militaires maliens ont été tués dans une attaque attribuée à la CMA près de Tombouctou.

Vendredi à Bamako, les principaux groupes rebelles du Nord-Mali, regroupés au sein de la CMA, étaient absents. Seuls le gouvernement et les groupes armés loyalistes ont officiellement signé l’accord de paix, en présence du président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), de plusieurs de ses homologues africains, ou encore du chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous,

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Parapher n’est pas signer

Après des semaines de blocage, les rebelles avaient tout de même consenti à parapher à leur tour, le 14 mai, à Alger, ce texte dont ils ne sont pas pleinement satisfaits. Et parapher n’est pas signer. Pour voir leur signature définitive en bas de l’accord de paix, il faudra encore attendre.

"Nous avons accepté de parapher pour montrer que nous sommes de bonne volonté, affirme Mossa Ag Attaher, chargé de la communication de la CMA. Mais pour nous, les choses sont claires : ce paraphe doit être un moyen pour lever l’équivoque sur plusieurs points importants de l’accord de paix ". Car il reste, selon lui, des "sérieux problèmes de fond" et des "discussions déterminantes" à mener avec le gouvernement malien avant une éventuelle signature définitive de l’accord.

Bientôt une réunion entre le gouvernement et la CMA ?

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Parmi ces derniers points de blocage figurent plusieurs mesures réclamées depuis des mois par la rébellion :

– déterminer un nouveau statut politico-instutionnel pour l’Azawad ;
– mettre en place une Assemblée interrégionale avec des représentants des trois régions du Nord (Tombouctou, Gao et Kidal) ;
– instaurer un quota majoritaire de combattants du Nord dans l’armée malienne (y compris dans la chaîne de commandement) ;
– ou encore créer un fonds spécial, prélevé sur le budget national, dédié au développement du Nord.

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Selon nos informations, une rencontre entre des membres du gouvernement malien et les chefs rebelles de la CMA pourrait avoir lieu la semaine prochaine à Alger. "Il nous faut absolument la signature de tous pour que cet accord de paix soit crédible et inclusif, analyse un diplomate au coeur de la médiation. La CMA semble de bonne volonté, mais elle souhaite des consultations directes avec des représentants du gouvernement pour clarifier certaines ambiguïtés concernant la mise en oeuvre de l’accord".

Le président IBK a déjà donné son accord pour la tenue d’une telle réunion. De leur côté, les rebelles travaillent actuellement à une réunion préparatoire à ces discussions, qui aura certainement lieu à Ouagadougou dans les jours à venir.

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