RDC – Félix Tshisekedi : « Je n’irai pas à la mangeoire »
À Kinshasa, il a créé la surprise. Félix Tshisekedi a accepté le principe d’un dialogue avec le président Joseph Kabila. Il s’en explique pour « Jeune Afrique ».
![Félix Tshisekedi : « Il est hors de question de reporter la présidentielle et les législatives. » © Virginie Lefour/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/05/26/026052015154404000000JA2837p019_1.jpg)
Félix Tshisekedi : « Il est hors de question de reporter la présidentielle et les législatives. » © Virginie Lefour/AFP
L’intransigeance vis-à-vis du pouvoir a pourtant longtemps été la marque de fabrique de son père, Étienne, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, le premier parti d’opposition de RD Congo), encore en convalescence en Belgique.
>> À lire aussi : Étienne Tshisekedi, ad vitam aeternam
Le reste de l’opposition, qui voit dans la proposition du président une manoeuvre destinée à l’amadouer et à se maintenir au pouvoir au-delà du délai constitutionnel de 2016, a décliné l’offre. Le fils de "l’opposant historique" serait-il en train de négocier son ralliement ? Il s’en explique à J.A.
>> À lire aussi : l’UDPS favorable au dialogue proposé par Kabila
Jeune afrique : Le 18 mai, la plupart des partis d’opposition ont rejeté l’offre de dialogue émanant de la présidence, mais pas vous. Êtes-vous en train de vous désolidariser d’eux ?
Félix Tshisekedi : C’est plutôt le reste de l’opposition qui s’est désolidarisé de nous. Jusqu’ici, nous étions tous favorables au dialogue, notamment en 2014, lorsque nous avons été reçus par les représentants de la communauté internationale.
Mais, lors des concertations nationales, en 2013, votre parti avait refusé de dialoguer avec le pouvoir. Il y a bien une inflexion…
Non, car ces concertations avaient été convoquées par Joseph Kabila. Or le dialogue que nous prônons doit se faire sous l’égide de la communauté internationale, sinon nous n’y participerons pas.
Jusqu’à présent, l’UDPS demandait la reconnaissance de sa victoire à la présidentielle de 2011. Votre position a donc changé…
Non. Nous allons parler du contentieux électoral de 2011. Mais nous trouverons peut-être une solution à ce problème. Kabila a usurpé son mandat, mais celui-ci est proche de son terme. Mon avis personnel, qui n’engage pas mon parti, est qu’il vaut mieux le lui laisser finir pour ensuite aller de l’avant.
Fixez-vous des lignes rouges à ce dialogue ?
Le respect des délais constitutionnels pour la présidentielle et les législatives. Il est hors de question de les reporter.
Tout cela pourrait-il déboucher sur un accord gouvernemental ?
Non. Nous devons tout faire pour que les délais constitutionnels soient respectés. Et donc, un gouvernement d’union nationale pour les dix-huit mois qui nous séparent de la prochaine élection serait inutile. L’attitude qui consiste à ouvrir la mangeoire pour faire taire les opposants est l’un des drames de ce pays. Il est exclu que l’UDPS participe au gouvernement.
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