Chute des cours du pétrole : l’Algérie annonce de nouvelles mesures fiscales
Alors que le déficit commercial de l’Algérie explose (- 4,32 milliards de dollars à la fin avril), l’Algérie prépare de nouvelles mesures pour encourager l’investissement « productif » et alléger la facture des importations.
C’est un Abdelmalek Sellal grave qui a annoncé le 25 mai les nouvelles mesures de la Loi de finance complémentaire (LFC) 2015 prévue pour juillet. L’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) a été unifié à 23 %, alors qu’il était auparavant de 19 % pour les entreprises de production et de 25 % pour les sociétés d’importation et de services, et la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) actuellement de 2 % devrait baisser, a indiqué le Premier ministre algérien.
Outre ces facilitations destinées à encourager « l’investissement productif » – dans laquelle s’inscrit déjà le retour du crédit à la consommation – le gouvernement s’ingénie à réduire la facture des importations. Un plus grand contrôle du commerce extérieur et de ses modes de paiement (Crédoc…) est prévu. Le gouvernement compte également imposer des licences d’importation pour une vingtaine de produits dont la facture pèse lourdement sur la balance commerciale, comme le ciment et l’alimentation de bétail.
C’est qu’il y a urgence à redresser la barre. La balance commerciale du pays poursuit sa chute vertigineuse : estimée à -1,73 milliard de dollars fin mars, elle s’est dégradée à -4,32 milliards de dollars à la fin avril, selon les douanes algériennes. Les exportations d’hydrocarbures entre le 1er janvier et le 30 avril 2015 ont rapporté 12,54 milliards de dollars, soit 42,83 % de moins que les 21,93 milliards de dollars enregistrés sur la même période en 2014.
Sang neuf
Pour appliquer la LFC et affronter la crise pétrolière, le gouvernement peut compter sur un gouvernement remanié et une équipe neuve à la tête de plusieurs entreprises publiques.
Le 24 mai, le président Bouteflika a nommé Amine Mazouzi à la tête de la compagnie nationale d’hydrocarbures Sonatrach (qui assure 60 % des recettes de l’État) en remplacement de Saïd Sahnoun. Mohamed Bouderbala, ancien directeur général des douanes, a pris la place de Mohamed Salah Boultif à la tête d’Air Algérie – il a été remplacé à la tête des services douaniers par Kaddour Bentahar. De nouveaux PDG ont été installés à la tête de la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance, de la Banque nationale d’Algérie, du Crédit populaire algérien et de la Banque de développement local.
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