Pov, d’une île à l’autre

Ayant pour seuls armes une feuille de papier et un crayon, ils croquent, à pleine dents, les thèmes les plus tabous de la société : religion, sexe, chefs d’Etat, tout y passe ! Portraits choisis de ces dessinateurs africains qui défendent la liberté d’expression, coûte que coûte. Pov est malgache.

Autoportrait de Pov © Pov

Autoportrait de Pov © Pov

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Publié le 27 mai 2015 Lecture : 1 minute.

THAT’S ALL FOLKS © Le Hic
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Bienvenue dans le monde des caricaturistes africains

L’attentat contre leurs confrères de Charlie Hebdo en janvier a fortement ému les dessinateurs africains et rappelé à quel point la liberté d’expression pouvait être fragile, bien souvent encore coincée entre tabous, censure et autocensure.

Sommaire

Si William Rasoanaivo, alias Pov, vient d’avoir 40 ans, son visage reste celui d’un poupon. C’est que ce dessinateur malgache incarne toujours la jeunesse du métier, notamment parce qu’il touche la frange la moins âgée du lectorat des cartoons, dans la populaire publication Planète Jeunes. Comme les journalistes de Charlie Hebdo Charb ou Riss, Pov représente cette génération de caricaturistes qui écrivent également.

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Pour avoir travaillé dans le mensuel Ilampy ou le quotidien Midi Madagasikara, cet ancien étudiant de l’Institut international de journalisme de Berlin, pour être passé par la Thomson Foundation de Cardiff (spécialisée dans la formation aux médias), Pov avait la carrure pour se voir confier, en 2014, le poste de rédacteur en chef du journal satirique Laf Labou, à l’île Maurice, où il s’est installé en 2006.

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S’il a été régulièrement confronté à des pouvoirs politique et économique susceptibles, notamment du côté de son île natale, il réaffirme, depuis les attentats parisiens, que faire "du politiquement correct" reviendrait à mourir "en tant que dessinateur". L’intolérance religieuse, Pov la juge de plus en plus "ridicule", lui dont la foi est aussi affirmée qu’originale. Il appartient à l’église mormone, communauté souvent caricaturée mais peu visible en Afrique.

D’ailleurs, même dans ses bras de fer professionnels, il n’a pas affaire aux religions réputées comme étant les plus vindicatives. En 2006, c’est un groupe… hindou qui appelait à manifester contre une caricature d’une de ses divinités. Pov a obtenu le prix 2010 RFI-Reporters sans frontières (France), une troisième place, la même année, au prestigieux World Press Cartoon (Portugal) et des mentions au Ranan Lurie Political Cartoon Awards (États-Unis), en 2005 et en 2013. 

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