Législatives éthiopiennes : victoire sans surprise pour la coalition au pouvoir
Selon les résultats partiels publiés mercredi, la coalition au pouvoir en Éthiopie remporte haut la main les élections législatives organisées le 24 mai dans le pays.
![Un bureau de vote, le 24 mai 2015, à Addis Abeba. © Zacharias Abubeker/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/05/28/028052015090631000000ethiopie.jpg)
Un bureau de vote, le 24 mai 2015, à Addis Abeba. © Zacharias Abubeker/AFP
Comme l’on pouvait s’y attendre, Hailemariam Desalegn va être reconduit à la tête du gouvernement éthiopien. Sans surprise, la coalition autour du Premier ministre sortant a remporté une écrasante victoire aux législatives de dimanche, selon des résultats partiels publiés le 27 mai par la Commission électorale nationale.
Le scrutin était en effet considéré comme joué d’avance. La seule inconnue était l’ampleur de la victoire du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF) qui, depuis un quart de siècle, domine sans partage la vie politique de ce pays considéré comme un pôle de stabilité dans une région en proie à l’extrémisme islamiste.
"La coalition au pouvoir a raflé les 442 sièges pour lesquels le dépouillement est achevé, sur un total de 547", a affirmé Merga Bekena, le président de la Commission électorale. Dans la capitale Addis Abeba, elle a remporté l’ensemble des 23 sièges, reprenant à l’opposition l’unique siège qu’elle détenait dans l’Assemblée sortante.
Selon Merga Bekena, le taux de participation a dépassé les 90 %, alors que 36,8 millions d’Éthiopiens étaient inscrits pour ce scrutin. Pour le porte-parole du gouvernement, Shimeles Kemal, les Éthiopiens ont récompensé dimanche le "parti au pouvoir pour les progrès économiques" engrangés dans le pays. À l’en croire, la volonté de "stabilité, paix et sécurité" a joué un rôle majeur dans leur décision, et "au vu de la faiblesse et de la fragmentation de l’opposition et de l’absence d’alternative viable, un raz-de-marée du parti au pouvoir était prévisible".
Aucun responsable de l’opposition n’avait à ce stade réagi. La population n’avait montré que peu d’intérêt pour la campagne.
Irrégularités
Les partis d’opposition ont dénoncé une campagne électorale verrouillée par le pouvoir, affirmant que leurs candidats avaient été régulièrement harcelés par les forces de sécurité et empêchés de faire campagne.
Aucun observateur occidental n’était présent pour ce scrutin. Ceux de l’Union africaine ont noté quelques irrégularités le jour du vote, soulignant notamment que dans 21 % des cas, les présidents de bureau de vote n’ont pas ouvert l’urne pour montrer qu’elle était vide avant de commencer le vote, mais ils ont malgré tout validé les élections, jugeant qu’elles avaient été "calmes, pacifiques et crédibles".
Mercredi, les États-Unis ont regretté de leur côté ne pas avoir pu observer les élections et se sont dit toujours préoccupés par les "restrictions" imposées à la société civile, aux médias et aux partis d’opposition dans le pays.
L’Union européenne a aussi dénoncé les arrestations de journalistes, de responsables d’opposition et la fermeture de médias qui ont eu, selon elle, "un impact négatif sur l’environnement électoral", tout en insistant sur la qualité de son partenariat avec l’Éthiopie. Car le pays est considéré par les Occidentaux, États-Unis en tête, comme un allié clé dans la lutte contre l’extrémisme islamiste dans la Corne de l’Afrique.
Addis Abeba entretient un contingent de plus de 4 000 soldats au sein de l’Amisom, la force militaire de l’Union africaine qui combat les islamistes shebab – affiliés à Al-Qaïda – en Somalie voisine, plongée dans le chaos depuis plus de 20 ans.
(Avec AFP)
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