Burundi : « impossible » d’organiser les élections, selon l’opposition

Dans une déclaration commune publiée mercredi, des partis de l’opposition burundaise jugent « impossible » la tenue des élections législatives et municipales prévues le 5 juin dans le pays. Alors que des heurts continuent à opposer au quotidien forces de l’ordre et manifestants anti-Nkurunziza.

Manifestation à Bujumbura après l’assassinat de l’opposant Zedi Feruzi, le 25 mai 2015. © Gildas Ngingo/AP/SIPA

Manifestation à Bujumbura après l’assassinat de l’opposant Zedi Feruzi, le 25 mai 2015. © Gildas Ngingo/AP/SIPA

Publié le 28 mai 2015 Lecture : 1 minute.

Comment aller aux élections lorsque le climat est tendu dans le pays ? Depuis plus d’un mois, des manifestations, souvent violemment réprimées, sont organisées dans les quartiers périphériques de Bujumbura pour contester la volonté du président Pierre Nkurunziza de briguer un nouveau mandat.

Des affrontements ont même été signalés, le 27 mai à Cibitoke et Buterere, entre entre manifestants et un groupe de civils qui a fait une descente dans le quartier, des "Imbonerakure" (ligue de jeunesse du CNDD-FDD, le parti au pouvoir).

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Pour un leader du mouvement anti-troisième mandat, Pacifique Nininahazwe, ce "phénomène Imbonerakure prend de l’ampleur" depuis plusieurs jours, avec des "opérations punitives" menées par des membres présumés de ce groupe – que l’ONU considère comme une milice – dans les quartiers contestataires.

Parfois armés de grenades et d’armes de poing, ces assaillants "viennent tous de Kamenge", un quartier nord de Bujumbura acquis au CNDD-FDD, et sont presque toujours accompagnés de policiers lors de leurs descentes pour faire face aux manifestants, a accusé Pacifique Nininahazwe.

>> Lire aussi l’interview de Pacifique Nininahazwe : "On ne peut négocier que le renoncement de Nkurunziza"

"L’organisation des scrutins sont impossibles"

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Dans ce contexte alarmant, l’opposition a jugé mercredi, dans une déclaration commune, que "la tenue des campagnes électorales" des élections législatives et municipales, prévues le 5 juin, "ainsi que l’organisation des scrutins sont impossibles".

"Le pays a sombré dans une situation de désordre politique et sécuritaire qui ne peut en aucun cas permettre des élections apaisées, inclusives, transparentes, libres et crédibles", selon des partis d’opposition signataires. "Il ne peut y avoir qu’un hold-up électoral qui est en train d’être mis en avant par le président Nkurunziza", ont-ils ajouté.

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Pour eux, "cautionner un tel processus revient à soutenir une prévisible guerre civile au Burundi". Ils ont alors demandé aux partenaires internationaux du Burundi de "ne jamais reconnaître les résultats d’élections qui auront été organisées par Nkurunziza dans ces conditions".

>> Lire aussi : Distribue-t-on des armes aux jeunes du CNDD-FDD ?

(Avec AFP)

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