Guinée : l’opposition ignore l’appel au dialogue du pouvoir

Alors qu’Alpha Condé avait ouvert la porte au dialogue au sujet du calendrier électoral contesté, les chefs de l’opposition dénoncent une « opération de communication » de la présidence guinénenne.

Publié le 27 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Entre les deux parties, le dialogue semble impossible. L’opposition guinéenne a dit mardi ne voir "aucune avancée" dans les instructions données par le président Alpha Condé pour entamer un dialogue sur le calendrier électoral contesté.

Alpha Condé a demandé lundi, dans une lettre publique au chef du gouvernement Mohamed Saïd Fofana, d’ouvrir un dialogue avec l’opposition et la majorité. Cette mission, confiée au ministre de la Justice et au secrétaire général de la présidence, a pour but de "favoriser l’organisation des élections présidentielle et communales transparentes et équitables".

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Ce dialogue viserait notamment à garantir que "les organes non élus et collectivités locales" ne constituent "ni un frein à la transparence, ni un handicap à l’équité du processus électoral". À l’issue de son entrevue avec le président, le 20 mai, le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, s’était dit "déçu" qu’Alpha Condé se soit, selon lui, contenté de l’écouter.

Bras de fer

"Si dans ce courrier adressé au Premier ministre et à deux ministres de son gouvernement, il avait donné un calendrier possible de rencontre et avait déterminé l’ordre du jour sur lequel nous discutons depuis plus de six mois avec le ministre chargé de la Justice, encore on aurait parlé d’une petite avancée", a réagi le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla.

"C’est un non-évènement et c’est encore une autre opération de communication destinée à faire passer Alpha Condé pour un homme de dialogue, destinée à le dédouaner complètement en ce qui concerne les crises futures", a estimé le porte-parole de l’opposition. Celle-ci doit se réunir mardi pour en débattre, a-t-il par ailleurs annoncé.

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>> Lire aussi : Guinée : l’opposition continue les manifestations malgré l’interdiction

Cette annonce intervient après deux mois de bras de fer entre pouvoir et opposition, alors que de violentes manifestations ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés à Conakry et dans plusieurs villes de province.

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Dans une interview au début du mois à Jeune Afrique, le président guinéen avait totalement exclu une modification du calendrier électoral. Mais il s’était ouvert à la discussion pour garantir la non-ingérence des exécutifs locaux dans la présidentielle.

>> Lire aussi : Alpha Condé : "Ceux qui m’empêcheront de réussir ne sont pas encore nés"

Que demande l’opposition ?

L’opposition exige l’annulation du calendrier électoral qui renvoie le scrutin local à 2016, après la présidentielle, dont le premier tour a été fixé au 11 octobre.

Elle soupçonne le pouvoir de vouloir utiliser les exécutifs communaux désignés par lui, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005, pour orchestrer des fraudes massives, ce que dément catégoriquement le chef de l’État, assurant qu’ils ne joueront "aucun rôle" dans la présidentielle.

(Avec AFP)

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