Burundi – P. Ntahorwamiye : « C’est à Nkurunziza de publier le décret du calendrier électoral »
Le nouveau calendrier électoral se fait toujours attendre au Burundi. Prosper Ntahorwamiye, porte-parole de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), explique à « Jeune Afrique » ce qui bloque. Interview.
S’il est certain que les législatives et les communales ne se tiendront plus le 5 juin – date initiale de la tenue de ces scrutins -, un imbroglio règne au Burundi autour de la publication du nouveau calendrier électoral. Même le conseil des ministres, qui a eu lieu mercredi dans la capitale burundaise, n’a pas permis d’y voir clair.
Alors que la présidence burundaise indiquait dans la foulée que l’annonce officielle du report des élections serait faite par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), celle-ci affirme de son côté qu’elle attend toujours la réponse du président Pierre Nkurunziza à ses propositions. Trois questions à Prosper Ntahorwamiye, porte-parole de la Ceni.
Jeune Afrique : Pourquoi la Ceni n’a-t-elle toujours pas publié le nouveau calendrier des élections au Burundi ?
Prosper Ntahorwamiye : Les choses doivent être claires. À notre niveau, compte-tenu de nos attributions, nous nous limitons à la proposition du calendrier des élections, lequel comprend les dates de l’ensemble du processus électoral. Mais la convocation de l’électorat se fait par décret présidentiel.
Nous attendons le retour de la présidence. Le reste, c’est du verbiage, du mensonge !
À ce jour, nous avons déjà envoyé deux propositions du calendrier électoral à la présidence. Nous attendons son retour. Le reste, c’est du verbiage, du mensonge ! Car aussi longtemps que la présidence n’aura pas publié le décret, il n’y aura pas de calendrier électoral.
La Ceni est-elle toujours en mesure de fonctionner après la démission de deux de ses cinq membres du bureau ?
Là aussi, il convient d’apporter une précision sur la procédure de remplacement des partants. C’est le président de la République qui fait des consultations auprès des partenaires, puis soumet les nouveaux noms au Parlement pour approbation. Suivent la signature du décret présidentiel et la prestation de serment des nouveaux membres de la Ceni. Mais en attendant, des mesures réglementaires peuvent être prises pour permettre à la Ceni de continuer à fonctionner, en cas d’absence de certains de ses membres. Et ces mesures ont été prises. La Ceni peut donc poursuivre son travail.
Quid du retrait de l’Église des structures provinciales et communales de la Ceni ?
Malgré le retrait de l’Église, le quorum est toujours largement atteint.
Avec ou sans les prêtres, la Ceni continuera à fonctionner. D’autant que le Burundi est un État laïc. En plus, sur les 163 membres des Commissions électorales provinciales indépendantes (Cepi), il n’y avait que 11 prêtres. Et 33 sur 645 membres des Commissions électorales communales indépendantes (Ceci). Comme on peut le constater, malgré le retrait de l’Église, le quorum est toujours largement atteint.
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