États-Unis : la police américaine aurait abattu deux personnes par jour en 2015

Aux États-Unis, au moins 385 personnes ont été abattues par des policiers depuis le début de 2015, selon le « Washington Post ». Plus d’une victime sur quatre est africaine-américaine. Un décompte publié en pleine controverse sur la brutalité policière contre les Noirs.

Des citoyens portent des affiches contre les violences policières, 10 mai 2015 à Baltimore. © Andrew Caballero-Reynolds/AFP

Des citoyens portent des affiches contre les violences policières, 10 mai 2015 à Baltimore. © Andrew Caballero-Reynolds/AFP

Publié le 2 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

Ces chiffres ont de quoi jeter de l’huile sur le feu. La police américaine aurait tué par balle en moyenne deux personnes par jour au cours des cinq premiers mois de  2015, selon une enquête publiée dimanche par  The Washington Post

Au moins 105 Noirs ont été abattus à bout portant par des policiers sur un total de 385 victimes, ce qui représente plus d’une personne sur quatre. Pourtant, les Africains-Américains ne comptent que pour 12 à 14 pour cent de la population. Selon le journal, les Noirs ont été trois fois plus nombreux que les Blancs, en proportion à leur nombre dans la société, à être visés par des policiers.

la suite après cette publicité

The Washington Post a compilé ses propres statistiques (en n’utilisant que les morts par balle), faute de registre complet au niveau fédéral. Les quelque 17 000 agences de police d’État ne sont pas tenues de publier des statistiques sur ce type de mort. "Ces homicides sont bien insuffisamment signalés", a affirmé Jim Bueermann, ancien chef de police à la tête aujourd’hui d’une ONG qui cherche à améliorer l’application des lois. "Nous ne réduirons pas le nombre d’homicides par la police si nous ne commençons pas par collecter correctement cette information", a-t-il déclaré.

Quatre clés pour décrypter ces chiffres

  • Aux  États-Unis, les forces de l’ordre peuvent légalement tirer avec leur arme à feu seulement lorsque le suspect représente une menace pour leur vie ou pour celle d’autrui. Sur les 385 cas, 65 victimes n’étaient pas armées. Pourtant, seuls trois policiers ont été accusés de crime devant les tribunaux.
  • Sur un total de 385 victimes, 20 sont des femmes.
  • Plus de la moitié des victimes est âgée entre 25 et 44 ans. Huit sont âgées de moins de 18 ans, dont Jessie Hernandez, une adolescente de 17 ans qui a reçu trois balles d’un policier à Denver alors qu’elle tentait de fuir.
  • Près du quart des victimes souffrait de maladie mentale. C’est le cas de Lavall Hall, un homme noir de 25 ans, schizophrène, qui refusait d’entrer dans la maison de sa mère un matin froid de février. L’homme agitait un balai quand les policiers de Miami l’ont immobilisé avec un taser avant d’ouvrir le feu sur lui.
  •  

Cette enquête est publiée alors que le pays est secoué par un vif débat sur les brutalités policières, notamment à l’encontre des communautés noire et latino. Des émeutes urbaines ont éclaté à Ferguson dans le Missouri après la mort de Michael Brown, 18 ans, en août 2014. Le mois dernier, la ville de Baltimore a aussi été secouée par la mort de Freddie Gray, 25 ans, entre les mains de la police. Dans cette affaire, six policiers ont été inculpés.

la suite après cette publicité

>> Pour aller plus loin : Obama : les violences policières "soulèvent des questions troublantes"

(Avec AFP)

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Manifestation contre les brutalitésd policières à Ferguson. © AFP

États-Unis : ville noire, pouvoir blanc

Contenus partenaires