Burundi : suspension du dialogue politique avant un sommet régional
Le dialogue politique s’arrêtera ce weekend, avec l’espoir que le sommet régional prévu dimanche en Tanzanie puisse dénouer la crise burundaise.
Les négociations, toujours bloquées autour de la question du troisième mandat du président Nkurunziza, sont suspendues. Le dialogue politique entre les parties de la crise burundaise s’arrêtera ce weekend, avec l’espoir que le sommet régional prévu dimanche en Tanzanie donne un nouveau souffle aux discussions, a indiqué vendredi l’ONU à Bujumbura.
Ce dialogue inclut des représentants de la société civile, des partis politiques, d’organisations religieuses mais aussi du gouvernement. Il s’est déroulé du 5 au 28 mai, a déclaré l’envoyé spécial de l’ONU, Said Djinnit, qui joue le rôle de facilitateur dans ces discussions, au côté de l’Union africaine (UA).
Six accords de principes
Six premières mesures ont fait l’objet d’un accord de principe, a expliqué Said Djinnit. Parmi elles, la réouverture des médias privés, la libération des personnes arrêtées pendant les manifestations, l’annulation des mandats d’arrêt contre les personnalités politiques et de la société civile, et le principe du glissement du calendrier électoral dans la limite des délais constitutionnels.
Mais les parties ne se sont pas mises d’accord sur deux derniers points, à savoir l’arrêt des manifestations et le retrait de la candidature de Nkurunziza, a reconnu le responsable.
>> Lire aussi : la galaxie Nkurunziza, ces hommes qui ont fait échec au coup d’État
L’UA mise sur le sommet de dimanche
Cette question devrait être abordée par les chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’est (EAC), qui se réuniront dimanche à Dar es-Salam (Tanzanie). "Les parties ont décidé de reprendre leurs discussions après le sommet", a expliqué Said Djinnit, qui s’est dit convaincu que le sommet renforcera le dialogue inter-burundais et lui donnera "un nouveau souffle".
"Je ne peux pas préjuger de la décision du sommet, mais tout ce que je sais ce qu’ils s’en sont saisi", a poursuivi Said Djinnit. "Malheureusement le premier sommet s’est déroulé dans des conditions particulières compte tenu du coup d’État (au Burundi) pendant sa tenue", a rappelé l’envoyé de l’ONU.
>> Lire aussi : l’EAC convoque un nouveau sommet dimanche, Nkurunziza incertain
Nkurunziza de plus en plus isolé
Le Burundi est plongé dans une grave crise politique depuis l’annonce fin avril de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat à la présidentielle du 26 juin. Le pouvoir fait face à des manifestations quotidiennes dans les rues de Bujumbura. En un mois, les violences ont fait plus d’une trentaine de morts. Des élections législatives et communales, déjà repoussées de dix jours sous la pression de la communauté internationale, sont prévues le 5 juin, dont la tenue parait néanmoins compromise.
L’Église catholique a annoncé jeudi son retrait du processus électoral et l’UE a suspendu sa mission d’observation, jugeant que les conditions actuelles ne permettent pas la tenue d’élections crédibles. Mercredi, l’opposition avait jugé impossible la tenue des élections en raison du désordre et de l’insécurité dans le pays, appelant la communauté internationale à ne pas cautionner un hold-up électoral au risque d’une prévisible guerre civile.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...