La BRVM veut toucher le grand public

Le marché ouest-africain souffre aussi du manque d’intérêt des épargnants. Si beaucoup reste à faire pour les attirer, quelques initiatives voient le jour.

CGF Bourse a ouvert sa première agence commerciale mi-2012 à Dakar. DR

CGF Bourse a ouvert sa première agence commerciale mi-2012 à Dakar. DR

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 27 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Du côté de Sonatel, on espère que le split ne fera pas pschitt. En divisant, le 23 novembre, la valeur de son titre boursier par dix, l’opérateur télécom coté à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a voulu envoyer un signal clair au marché : la démocratisation de la Bourse est en marche. Le chemin sera long : malgré la généreuse rémunération qu’il offre, Sonatel compte 11 000 à 12 000 actionnaires, contre plus de 600 000 pour Ecobank. Le groupe bancaire panafricain profite de sa cotation à la Bourse du Nigeria : il y compte 573 000 actionnaires contre 38 000 seulement à la BRVM, où il est également coté…

Campagne

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Pour séduire les épargnants, CGF Bourse a ouvert sa première agence commerciale mi-2012 à Dakar. Il y présente aux classes moyennes sénégalaises les possibilités d’investissement boursier. Le courtier, qui compte 3 000 clients quand la plus grande des sociétés de Bourse tunisiennes, Tunisie Valeurs, en gère 40 000, a profité du fractionnement de l’action Sonatel ainsi que d’un nouvel emprunt de l’État sénégalais pour lancer une campagne à destination des épargnants. « Nous sommes passés de cinq ouvertures de compte par jour à une trentaine, se réjouit Gabriel Fal, fondateur de la société. La plupart sont des gens qui ne savaient pas vraiment comment s’y prendre pour investir en Bourse. Ils mettent entre 100 000 F CFA [152 euros, NDLR] et 50 millions de F CFA sur leurs comptes titres. » Deux nouvelles agences ouvriront leurs portes au second semestre 2013.

Dans le reste de la région, c’est la passivité qui prévaut. Seul BNI Finances, à Abidjan, semble avoir lui aussi entamé une politique de développement auprès d’un plus large public, en créant ces derniers mois des produits relativement novateurs dans la zone. Notamment une formule qui permet aux clients aisés de disposer d’un pilotage de leur épargne boursière selon leur âge et leur objectif.

Reste le grand chantier de la région : la gestion collective, moyen le plus efficace pour permettre aux classes moyennes d’investir leur argent en Bourse. L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ne compte qu’une petite trentaine de fonds pour 57 milliards de F CFA sous gestion (environ 87 millions d’euros). La création dans la sous-région en début d’année d’Attijari Asset Management, filiale du marocain Attijariwafa Bank (lui-même leader sur ce segment dans le royaume), pourrait toutefois changer la donne. 

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