Burundi : reprise du dialogue politique sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine

De timides négociations entre les protagonistes de la crise burundaise ont repris jeudi sous le parrainage de la communauté internationale. L’Union européenne annonce de son côté la suspension de sa mission d’observation électorale dans le pays.

Un manifestant hostile au 3e mandat du président Pierre Nkurunziza, le 26 mai 2015 à Bujumbura. © Carl de Souza/AFP

Un manifestant hostile au 3e mandat du président Pierre Nkurunziza, le 26 mai 2015 à Bujumbura. © Carl de Souza/AFP

Publié le 29 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Le dialogue politique a repris au Burundi sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine (UA). Ces discrètes négociations se limitent pour l’instant à la gestion des manifestations et la réouverture des radios privées, mais n’abordent pas le nœud de la crise : la question du troisième mandat du président Nkurunziza.

Des manifestations ou tentatives de regroupements sont quotidiennement signalées dans les quartiers contestataires, mais sont pour la plupart étouffées par l’imposant dispositif sécuritaire et les tirs de sommation des policiers.

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Les chefs d’État des pays d’Afrique de l’Est se réuniront le 31 mai en Tanzanie, à Dar es Salaam, pour tenter de trouver une position commune sur la crise. Ils devraient sans doute de nouveau demander un report des élections, à défaut de se prononcer publiquement sur la question du troisième mandat, une "ligne rouge" non négociable pour le camp présidentiel.

L’Église catholique, très respectée dans le pays, s’est retirée du processus électoral. Mais la Céni a estimé  que "techniquement", le départ des nombreux prêtres ayant des responsabilités dans les commissions locales "ne peut pas empêcher une commission de fonctionner".

Suspension de la mission d’observation de l’UE

L’Union européenne (UE) a annoncé le 28 mai la suspension de sa mission d’observation électorale, "les conditions en cours ne permettant pas la tenue d’élections crédibles". La mission électorale s’est alarmée d’une "atmosphère de peur et d’intimidation généralisée", "exacerbée par des conditions de sécurité extrêmement volatiles".

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Elle a évoqué pêle-mêle "une augmentation du nombre de cas crédibles de violations des droits de l’homme", "l’absence de véritable campagne électorale", sauf pour le CNDD-FDD (parti au pouvoir), la fermeture des médias indépendants, une Commission électorale (Céni) qui "n’a toujours pas fait preuve d’indépendance", et "l’usage excessif de la force" par la police contre les manifestants.

L’opposition burundaise a jugé "impossible" la tenue des élections en raison du "désordre" et de l’insécurité dans le pays, appelant la communauté internationale à ne pas "cautionner" un "hold-up électoral" au risque d’"une prévisible guerre civile".

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Dans la nuit de mercredi à jeudi, une majorité des quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, à l’exception notable de la Russie, s’est prononcée pour un report des scrutins. L’UE avait fait de même dès le 19 mai.

>> Lire aussi Burundi : Nkurunziza fait fi des pressions internationales, les manifestations continuent

(Avec AFP)
 

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