Commerce transfrontalier : les entrepreneurs tunisiens plaident pour l’établissement de zones franches
La 3e édition des rencontres Tunis Forum, organisée le 4 juin, a réuni 400 personnes venues de douze pays pour échanger sur les relations économiques de la Tunisie avec ses voisins : l’Algérie et la Libye.
400 dirigeants ont participé à la 3e édition de Tunis Forum, organisée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), pour discuter des relations de la Tunisie avec ses voisins : l’Algérie et la Libye. Les débats ont porté sur le poids de l’économie informelle et la facilitation des échanges.
Malgré l’entrée en vigueur début 2014 de l’accord commercial préférentiel algéro-tunisien, les opérateurs regrettent le peu de fluidité dans le commerce et les investissements entre ces pays. « Les entraves demeurent, reconnaît l’Algérien Rebai Ammar, président de la chambre de commerce de Souk Ahras. Par exemple, les jus de fruits tunisiens entrent librement en Algérie alors que les jus algériens sont taxés. »
Subventions
Des efforts sont aussi nécessaires du côté des subventions qui profitent au commerce informel – 500 millions de dinars de perte en recettes douanières. Avec les représentants des chambres de commerce des régions frontalières du Kef et de Jendouba, en Tunisie, Rebai Ammar plaide pour l’établissement de zones franches : « Cela permettrait de stabiliser la région. Le chômage alimente la contrebande qui est une source de revenus pour le terrorisme. »
L’informel domine aussi les échanges entre la Libye et la Tunisie. Chaque ville tunisienne compte son souk libyen, alimenté par les produits non-taxés qui passent la frontière en convoi. L’établissement d’une taxe de 50 dinars par véhicule, peu appliquée, n’a rapporté que 3 millions de dinars en recettes douanières sur les 192 millions de dinars espérés. Elle a d’ailleurs été supprimée depuis par le parlement tunisien, suite à des protestations des populations.
« L’arrêt des subventions côté libyen va stopper le trafic des contrebandiers, espère l’entrepreneur Abedlmonêm Abdelaziz. Mais il va falloir investir pour offrir des emplois à ceux qui vivent aujourd’hui de la contrebande. » Là aussi la zone franche est une solution sérieusement envisagée. La violence en Libye n’est pas un frein selon l’homme d’affaires : « On ne peut pas attendre la stabilité et la sécurité mais on doit bouger aussi vite qu’on le peut ».
Libertés
Des difficultés subsistent aussi ce qui concerne les implantations d’entreprises. Dans son intervention, le ministre des Finances tunisien, Slim Chaker, a évoqué les difficultés posées par la loi 51-49 qui empêche un investisseur étranger de détenir plus de 49 % d’un projet. Côté tunisien, une cinquantaine à peine d’entreprises algériennes sont installées.
Slim Chaker, a insisté sur « la nécessité de garantir les trois libertés de déplacement des personnes, des échanges des marchandises et de la mobilité des capitaux) pour assurer une coopération économique fructueuse entre les trois pays ».
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