Burundi : un manifestant tué par balles à Bujumbura
Un manifestant burundais a été tué vendredi par la police dans le quartier contestataire de Musaga, à Bujumbura.
Selon des témoins, quelque 200 personnes ont tenté vendredi 5 juin de se regrouper sur les hauteurs de Musaga, l’un des foyers de la contestation contre le président Pierre Nkurunziza, qui agite Bujumbura depuis le 26 avril. Ils ont été dispersés par des tirs de la police et l’un des manifestants, blessé à la poitrine, est mort alors qu’il était pris en charge par la Croix-Rouge.
"La police est venue et a dispersé les manifestants, les policiers ont tiré de nombreuses balles et malheureusement un des manifestants a été touché à la poitrine et a succombé à ses blessures", a confirmé un responsable de l’administration du quartier ayant requis l’anonymat.
Un mois de manifestations quasi-quotidiennes
Selon d’autres témoignages concordants, entre 200 et 300 personnes se sont brièvement regroupées vendredi dans le quartier de Cibitoke, autre place forte de l’opposition, avant d’être dispersées par la police. Un bus de transport public a par ailleurs été incendié vendredi, sans faire de victimes, dans le quartier de Ngagara.
Après plus d’un mois de manifestations quasi-quotidiennes émaillées de violences, la police burundaise est parvenue depuis mercredi à étouffer quasiment tout regroupement de protestation à Bujumbura. Depuis trois jours, les manifestants tentant de se rassembler dans les différents quartiers contestataires ont été immédiatement dispersés par les tirs de la police, qui tient fermement les grandes avenues et ratisse chaque ruelle.
Report des élections législatives et communales
La Croix-Rouge a annoncé avoir dénombré jeudi 39 blessés dans les quartiers contestataires de Bujumbura, sans préciser la nature des blessures. Depuis le 26 avril, les violences liées à la contestation ont fait une quarantaine de morts.
Le président Nkurunziza, sous pression de ses pairs est-africains, a signé jeudi un décret reportant sine die les élections législatives et communales, déjà repoussées à ce vendredi 5 juin. Ce report devrait permettre une reprise du dialogue politique, initié courant mai sous l’égide de l’ONU, et qui bute notamment sur la fin des manifestations exigée par les autorités et le troisième mandat du président Nkurunziza, noeud de la crise. Les deux camps ont estimé que cette question du troisième mandat n’était pas taboue, laissant entrevoir une possible avancée du dialogue.
(Avec AFP)
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