Carte : l’Afrique subsaharienne toujours confrontée à la faim
Malgré le recul de la faim dans le monde, la situation en Afrique Subsaharienne demeure alarmante : le quart de la population est toujours sous-alimenté, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Et le boom démographique sur le continent n’arrange rien.
Ce chiffre peut paraître étonnant en 2015. Pourtant, une personne sur quatre en Afrique Subsaharienne n’a pas assez à manger dans son assiette. En 1990, cette situation touchait une personne sur trois. Un progrès, certes, mais alors que la faim a reculé d’un quart en 25 ans dans le monde, les progrès sur le continent restent nettement insuffisants, selon les chiffres d’un rapport de la FAO publié mardi.
Où sont les progrès ?
- C’est en Afrique de l’Ouest que les pays enregistrent les plus grands progrès. La région a réduit de 60 % la proportion des personnes souffrant de la faim, notamment avec la mise en place de politiques et de programmes gouvernementaux.
- Mais il existe de grandes disparités entre les quatre grandes régions de l’Afrique Subsaharienne. L’Afrique Centrale fait piètre figure : la prévalence de la sous-alimentation n’a pas diminué… elle a plutôt augmenté de 7 % depuis 1990, notamment en raison des conflits en Centrafrique et en République démocratique du Congo (RDC). Si la tendance se maintient, l’Afrique Australe réussira quant à elle à réduire de moitié d’ici 2020 la proportion de sa population souffrant de la faim, tandis que l’Afrique de l’Est est encore loin du compte, en raison des grandes sécheresses dans la Corne de l’Afrique.
- Au total en Afrique Subsaharienne, la proportion de la population souffrant de la faim a chuté de 33 % à 23 % en 25 ans.
Pourquoi la situation demeure-t-elle toujours alarmante ?
- Parce que la population augmente de 2,7 % par an, ce qui vient gonfler dans l’absolu le nombre de personnes souffrant de la faim. Le nombre des Subsahariens a presque doublé en 25 ans, passant de 507 millions en 1990 à 936 millions en 2013.
- Conséquence ? Si la proportion des personnes sous-alimentées diminue… leur nombre, lui, augmente. Et aucune région n’y échappe. Au total, on compte plus de 220 millions de personnes sous-alimentées en 2014 contre 176 millions en 1990, en hausse de 44 millions.
- Dans la plupart des pays, trois enfants de moins de 5 ans sur 10 souffrent toujours d’un retard de croissance lié à la sous-alimentation.
Comment expliquer le retard de l’Afrique Subsaharienne ?
- Conflits, guerres, zones arides, problèmes de gouvernance… De nombreux facteurs peuvent expliquer le retard de l’Afrique Subsaharienne sur le reste du monde, explique James Tefft, fonctionnaire principal chargé des politiques à la FAO. "Les chiffres sont énormes", admet-il avant d’ajouter que pour lui, "le verre est à moitié plein parce que des progrès, aussi lents soient-ils, ont été accomplis".
- Plusieurs pays en Afrique subsaharienne ont réussi à atteindre l’Objectif du Millénaire pour le développement visant à réduire de moitié la proportion de la population souffrant de la faim.
>> Pour aller plus loin : Rolf Traeger : "Éradiquer l’extrême pauvreté et la faim avant 2030 est ambitieux mais reste possible"
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