Une bouffée d’oxygène chinois pour Mwana Africa

  En difficulté l’an dernier, le minier a trouvé des alliés dans l’empire du Milieu. À la clé, des capitaux pour poursuivre ses opérations, en RD Congo et au Zimbabwe notamment.

Le site aurifère de Freda Rebecca, au Zimbabwe. © Mwana

Le site aurifère de Freda Rebecca, au Zimbabwe. © Mwana

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 25 décembre 2012 Lecture : 3 minutes.

L’année 2012 aura été celle de la Chine pour Mwana Africa, fondé par le Congolais Kalaa Mpinga. Son alliance avec l’empire du Milieu lui a permis de lever des fonds et de continuer son développement, en dépit de ses difficultés financières (13,2 millions d’euros de pertes consolidées en deux ans). À la mi-novembre, de retour d’une tournée en RD Congo et au Zimbabwe, où il était accompagné de banquiers chinois, Kalaa Mpinga affiche son optimisme. « Nos réserves d’or en RD Congo, avec 2 millions d’onces, dépassent les attentes. Et avec la signature de deux partenariats avec les Chinois, notre groupe a assaini sa situation financière », affirme l’un des rares Africains à avoir créé son groupe minier. Coté sur le marché alternatif de Londres (AIM), Mwana Africa a enregistré 47,2 millions d’euros de revenus pour le premier semestre de son exercice 2012-2013, un chiffre en hausse de 61 % par rapport à la même période l’année précédente, et 3,1 millions d’euros de bénéfice net.

mwana infoLe premier accord, signé avec China International Mining Group Corporation (CIMGC) en avril, a permis une injection rapide d’argent frais, avec une prise de participation à hauteur de 21,7 % et deux sièges au conseil d’administration, pour 16 millions d’euros. Le second partenariat, signé en juillet avec Zhejiang Hailiang, gros acheteur de cuivre qui cherche à sécuriser l’approvisionnement de ses usines en Chine, offre à Mwana Africa la possibilité de poursuivre ses explorations au Katanga (sud de la RD Congo), en ouvrant la perspective d’un accord commercial.

la suite après cette publicité

« CIMGC est un consortium d’investisseurs privés de Hong Kong [immatriculé dans les îles Caïmans, NDLR] qui apprécie notre portefeuille diversifié dans l’or, le cuivre, le nickel, le diamant, et souhaite accompagner notre développement sur le long terme. C’est un partenaire plus pragmatique que les compagnies chinoises publiques, très procédurières, auxquelles j’ai déjà eu affaire par le passé », se félicite Kalaa Mpinga. « Il nous offre aussi une introduction auprès d’autres partenaires chinois potentiels. »

Un partenaire industriel et un financier

o Zhejiang Hailiang est le principal fabricant de tubes et tuyaux en cuivre de Chine. Fondé à Zhuji, à 235 km de Shanghai, il est dirigé par le milliardaire Feng Hailiang et sa soeur Feng Yali. Sa capitalisation à la Bourse de Shenzhen était de 622 millions d’euros le 11 décembre.

o China International Mining Group Corporation (CIMGC) est un consortium d’investissement immatriculé aux îles Caïmans et détenu par le Ning Yat Hoi, propriétaire du groupe minier hong-kongais Hoi Mor Industrial. Ses actionnaires sont déjà présents en RD Congo dans un projet de fonderie de cuivre, situé à 50 km des gisements de Mwana Africa à Kibolwe (Katanga).

la suite après cette publicité

Nickel

Le soutien financier de CIMGC permettra à Mwana Africa de redémarrer en avril 2013 l’exploitation de Bindura, au Zimbabwe, le seul complexe industriel intégré (incluant mine, fonderie et raffinerie) de nickel sur le continent. Il est à l’arrêt depuis 2008, en raison de l’inflation galopante et d’une conjoncture morose. Le redémarrage tombe à pic dans la mesure où le prix du nickel, en chute libre au moment de la fermeture, a retrouvé un niveau rentable, à 17 600 dollars la tonne (soit 79 % de plus que le cours du 31 décembre 2008).

la suite après cette publicité

Les marchés financiers semblent approuver cette stratégie. Même si l’entrée au capital de CIMGC n’avait pas été saluée à la Bourse de Londres, le titre a repris des couleurs après l’accord avec Zhejiang Hailiang en juillet. Au 11 décembre, son cours avait grimpé de 20 % depuis le début de l’année. Preuve que les alliances avec les acheteurs chinois de minerais, qui se sont multipliées en Afrique en 2012, ont désormais bonne presse auprès des investisseurs.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires