Al-Qarra, télévision à choix multiple

Elle est diffusée en français et en arabe, en attendant l’anglais ; par satellite, sur le Net… et bientôt sur smartphone. Détenue à 80 % par Gulf Merchant Bank, cette chaîne d’information sur l’Afrique multiplie les versions.

Plateau de l’émission de débat En question, à Paris. © Philippe Ceccaldi

Plateau de l’émission de débat En question, à Paris. © Philippe Ceccaldi

Publié le 24 décembre 2012 Lecture : 3 minutes.

C’est la nouvelle petite chaîne qui monte. Avec des ouvertures de bureaux prévues à Abidjan, Alger, Dakar, Nairobi, Rabat et Tunis en 2013, Al-Qarra se donne les moyens de couvrir – et d’informer – tout le continent africain. « Actuellement, nous sommes en train d’étudier nos différentes implantations sur le terrain. Mais nos prochains investissements, qui varient selon les pays concernés, ne peuvent pas encore être chiffrés », concède Pierre Fauque, président de la chaîne satellitaire d’information. Basée à Paris, Al-Qarra emploie une cinquantaine de journalistes et techniciens et est diffusée en français et en arabe. Une version en anglais sera très prochainement lancée. Et, pour le courant de l’année 2013, des diffusions en portugais (depuis Paris), en hindi et en mandarin (depuis l’île Maurice) sont également annoncées.

Trois hommes sont à l’origine d’Al-Qarra : à la présidence de la chaîne, le Français Pierre Fauque, ancien journaliste, réalisateur et producteur de documentaires ; à la direction générale, le Tunisien Najib Gouiaa, ancien journaliste reporter d’images et producteur de documentaires et d’émissions pour la télévision ; à la vice-présidence, le Mauricien Selven Naidu, qui dirige déjà une des premières chaînes de Madagascar, la Radio Télévision Analamanga (RTA). « Nous avons senti le besoin de traiter des informations utiles sur toute l’Afrique sans que celles-ci soient épisodiques ni sensationnelles », explique Najib Gouiaa. De Port-Louis, la société s’est rapidement déplacée à Paris.

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Al-Qarra infoStart-up

« Au tout début du projet [la chaîne a été lancée en juin 2010, NDLR], nous avions le profil d’une start-up, se souvient le directeur général. Avec mes deux amis producteurs, notre apport commun s’élevait à 800 000 euros. Grâce à nos nombreux contacts parisiens dans la profession, nous avons pu bénéficier d’une aide industrielle et logistique, basée sur des prêts de locaux et de matériel. Puis, très vite, une banque d’investissement de Dubaï a cru à notre projet. »

Gulf Merchant Bank possède aujourd’hui 80 % du capital d’Al-Qarra, tandis que les trois fondateurs conservent, via une société mauricienne, les 20 % restant. Aucun élément n’a filtré sur le montant exact investi par cette banque d’affaires contrôlée par son management, dont Nabil Maaloul, un ancien dirigeant de la société de Bourse tunisienne Amen Invest. Jointe au téléphone, la banque d’investissement émiratie n’a pas souhaité donner davantage de détails sur son implication dans Al-Qarra.

Podcasts

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Dotée d’un budget prévisionnel de 12 millions d’euros pour l’année 2013, la chaîne vise un public de cadres de toutes nationalités, intéressés par le continent africain dans son ensemble. Cette stratégie explique la multiplication des langues et des canaux de diffusion d’Al-Qarra. Depuis le 1er novembre, la chaîne est disponible sur le bouquet CanalSat-Overseas, qui comptabilise 700 000 abonnés dans 20 pays d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest. Mais la direction se refuse pour l’instant à donner tout chiffre d’audience. Des applications pour smartphone sont également à l’étude, en partenariat avec Orange, au Sénégal et à l’île Maurice. Sans oublier la diffusion sur le site internet par le biais de podcasts.

En termes de revenus, la chaîne commercialise certains de ses programmes sous forme de parrainage, l’annonceur associant sa marque à l’émission qu’il finance. C’est le cas notamment de Voyage d’affaires, un programme qui sera parrainé par des institutions bancaires et dont le lancement est prévu pour janvier. Al-Qarra escompte par ailleurs entre 4 millions et 5 millions d’euros de revenus publicitaires l’an prochain.

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