Nom de code Okavango
C’est un projet encore confidentiel. Pour tirer parti de son sponsoring de la CAN 2013, France Télécom va inaugurer en Afrique du Sud sa nouvelle activité de distribution de produits numériques. À suivre…
Au sein de France Télécom, ils sont une douzaine de collaborateurs à travailler depuis des mois sur un projet qui va changer le visage du groupe à l’international. Encore confidentiel, même en interne, ce dossier a été baptisé Okavango, du nom d’un des plus grands fleuves d’Afrique australe, dont le delta irrigue le nord du Botswana. Objectif du groupe français déjà présent comme opérateur dans 35 pays dans le monde : s’implanter sur de nouveaux marchés en tant que distributeur de smartphones, de tablettes, d’applications et d’accessoires.
Le concept Okavango découle d’un constat simple : il existe un décalage entre la puissance de la marque Orange, connue mondialement, et sa présence commerciale. « En se limitant aux pays où il détient une licence, France Télécom ne tire pas totalement parti du sponsoring d’un événement continental comme la CAN [Coupe d’Afrique des nations de football, NDLR] », confirme un cadre du groupe. C’est justement à l’occasion de la CAN 2013, organisée en janvier en Afrique du Sud, que le groupe inaugurera cette nouvelle stratégie, en lançant un site de vente en ligne destiné à la classe moyenne de la première économie du continent.
Au Togo, la tentation du virtuel
La diversification des activités de France Télécom prend d’autres formes que la création de boutiques de distribution d’appareils et d’applications télécoms. Au Togo, le groupe français vient ainsi de se porter candidat pour l’acquisition de la première licence d’opérateur virtuel mise en vente par Lomé. Là encore, il s’agit de tirer profit de la notoriété d’Orange, puisque le groupe français compte ainsi commercialiser des offres sous sa marque tout en utilisant les réseaux d’autres opérateurs. Le résultat de l’appel d’offres sera annoncé début 2013. J.C.
Emplacements
« Vu le rythme de la croissance africaine, la distribution des produits numériques devient un marché au potentiel très intéressant, même si les marges ne sont pas aussi importantes que celles des opérateurs », estime un consultant. Dans ce nouveau secteur, France Télécom espère bien prendre la concurrence de vitesse en bénéficiant de meilleures conditions lors des négociations avec ses fournisseurs (grâce à sa présence globale)… et en s’octroyant les meilleurs emplacements.
Car l’expérience sud-africaine devrait se prolonger par l’ouverture de boutiques bien réelles. « Potentiellement, toutes les mégapoles africaines pourraient en avoir une, mais certaines destinations tiennent la corde », avoue une source proche du dossier, alors que l’opérateur refuse pour l’instant de communiquer officiellement à ce sujet. « Nous n’irons vers la distribution physique que si les conditions d’accès au marché demeurent raisonnables. Okavango doit rester un projet peu gourmand en capitaux », précise toutefois un cadre.
Sur le continent, les pays d’Afrique australe, mais aussi les marchés francophones dont France Télécom est encore absent, seraient parmi les cibles prioritaires pour compléter son maillage. Dans un pays comme l’Algérie, une présence dans la capitale et dans les grandes villes telles que Constantine ou Oran aurait en outre l’avantage de permettre à France Télécom d’accompagner un grand nombre de clients Orange en situation de mobilité, qu’ils viennent de France, de Tunisie ou du Maroc. Enfin, en Europe, le groupe semble particulièrement intéressé par l’Italie.
Outre l’apport de nouvelles sources de revenus, France Télécom entend profiter de cette approche pour approfondir sa connaissance d’un certain nombre de marchés. « Évidemment, cela peut servir de test avant d’envisager une implantation en tant qu’opérateur », confirme un initié. Une possibilité qui n’a pas fini d’inquiéter ses concurrents, mais qui pourrait aussi déboucher sur des rapprochements.
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