Maroc : le groupe Alliances contre-attaque sur deux fronts
Le concurrent d’Addoha se lance à son tour dans l’aventure subsaharienne. En misant sur la construction de logements, mais aussi sur le BTP.
![Alami Lazraq, PDG du groupe, et Mamadou Sanogo, ministre ivoirien du Logement, signent un accord pour la construction de 7000 unités, le 5 décembre. © Joseph Postec](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/12/26/Alliance-CI_Joseph-Postec.jpg)
Alami Lazraq, PDG du groupe, et Mamadou Sanogo, ministre ivoirien du Logement, signent un accord pour la construction de 7000 unités, le 5 décembre. © Joseph Postec
Il ne fait pas toujours bon être dans l’ombre du numéro un. Le groupe Alliances Développement Immobilier, dirigé et détenu par une autre grande figure de l’immobilier marocain, Alami Lazraq, a fait part lui aussi de son immense intérêt pour le sud du Sahara, quelques mois après Addoha. Mais pour l’instant, le retentissement médiatique de cette annonce est moindre. « Le groupe Alliances s’intéresse à l’Afrique depuis quelque temps et nous avons décidé d’investir dans plusieurs pays, dont la Côte d’Ivoire », explique Alami Lazraq.
Ce dernier s’est déplacé lui-même à Paris, le 5 décembre, pour signer avec le gouvernement ivoirien – à l’occasion de la réunion du Groupe consultatif sur la Côte d’Ivoire – une convention cadre pour la construction de 7 000 logements à Abidjan. Bien plus que les 2 600 commandés à son compatriote Addoha… « Je démarrerai la première opération en 2013, avec 1 000 à 1 500 logements sociaux, souligne Alami Lazraq. Si la demande est là, si le tout est sécurisé, la deuxième tranche pourra commencer quelques mois après. »
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Le groupe, qui devrait livrer au Maroc plus de 13 500 unités cette année, entend ensuite chercher d’autres sites pour des projets dans le segment intermédiaire, ou même dans le résidentiel. D’ici là, il devrait prendre pied dans de nouveaux pays francophones, dont le Sénégal et le Congo-Brazzaville.
Routes, barrage
Comme Anas Sefrioui, Alami Lazraq veut avancer sur deux jambes en Afrique subsaharienne. Mais si le premier, outre la construction de logements, s’appuie sur ses cimenteries, le second compte sur le BTP pour se développer. « Nous sommes en discussions avec plusieurs pays africains en matière d’infrastructures et participons à des appels d’offres pour des routes, des aéroports, et même pour un barrage dans une autre partie de l’Afrique », souligne Alami Lazraq, qui espère qu’en 2014, 15 % des revenus du groupe (389 millions d’euros en 2011) proviendront du reste du continent – voire 25 % à 30 % en 2015-2016.
Alliances veut progresser avec toutes ses cartes en main : BTP, logement social et intermédiaire, mais aussi résidentiel plus haut de gamme et chantiers d’hôtels. Le groupe est notamment le contractant exclusif au Maroc du français Accor, dont l’empreinte en Afrique est très importante. « Il y a de la place pour tout le monde au sud du Sahara : les Chinois, les Turcs, les Français, mais il faut tout de même noter que le système de logement social marocain a réussi. Le Maroc est en chantier », souligne Alami Lazraq, qui souhaite travailler en confiance avec les États subsahariens. Car les défis sont nombreux : conservation foncière, cadastre, financement…
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