Libye : l’État islamique a-t-il conquis Syrte ?

Après s’être emparé en mai de l’aéroport de Syrte, ainsi que d’une centrale thermique voisine, l’État islamique (EI) affirme désormais avoir pris le contrôle de l’ensemble de Syrte, ville côtière du centre de la Libye, a rapporté mardi le Centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.

Capture d’écran d’une vidéo, identifiée par l’agence SITE Intelligence Group le 9 juin 2015, qui montrerait des combattants du groupe EI à Syrte, en Libye. © AFP

Capture d’écran d’une vidéo, identifiée par l’agence SITE Intelligence Group le 9 juin 2015, qui montrerait des combattants du groupe EI à Syrte, en Libye. © AFP

Publié le 10 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

Le groupe terroriste a mis en ligne mardi 9 juin une série de photos de combattants, affirmant avoir conquis Syrte, après avoir combattu les forces de Fajr Libya, une coalition de milices, pour certaines islamistes, contrôlant Tripoli.

Après la prise à la fin de mai de l’aéroport de la même ville par l’EI, le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale avait appelé à l’aide la communauté internationale pour lutter contre ce groupe, avertissant que les jihadistes menaçaient de s’emparer de champs pétroliers proches de Syrte.

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L’État islamique, qui s’est implanté en Libye l’an dernier en profitant du chaos ambiant, contrôlait depuis février de larges territoires dans la région de Syrte (450 km à l’est de Tripoli), notamment la localité de Noufliyeh, devenue son fief local.

Selon des responsables à Tripoli, l’EI s’est allié avec des partisans de l’ex-régime de Mouammar Kadhafi pour l’aider à s’emparer des secteurs dans la région de Syrte où se trouvent des champs pétroliers.

Négociations difficiles au Maroc

Au même moment au Maroc, les représentants des deux parlements rivaux sont réunis à Skhirat, une station balnéaire proche de Rabat, pour tenter de trouver un terrain d’entente. Alors que l’émissaire de l’ONU Bernardino Leon s’était dit optimiste quand à la signature d’un accord sur un gouvernement d’union nationale avant le 17 juin, le Parlement libyen s’est dit mardi mécontent du projet d’accord proposé par l’ONU aux autorités libyennes rivales.

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Contacté par l’AFP à Tobrouk (Est), le porte-parole de l’Assemblée reconnue par la communauté internationale a fait état d’un « grand mécontentement du Parlement sur le projet d’accord » proposé par l’ONU, qui tente d’arracher la création d’un gouvernement d’union nationale.

L’équipe de négociateurs du Parlement de Tobrouk a été « rappelée pour consultation » à propos du texte, a précisé Faraj Abou Hachem, et elle ne sera donc pas officiellement présente lors de la rencontre prévue mercredi à Berlin avec des dirigeants internationaux. Le porte-parole n’a cependant pas annoncé un retrait des négociations.

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Liste de ministres potentiels

Publié sur le site de la Mission de l’ONU en Libye (Manul), le projet d’accord soumis lundi soir prévoit notamment la formation, pour un an, d’un gouvernement d’union, avec la désignation d’un Premier ministre.

Bernardino Leon a indiqué la semaine passée que l’ONU se tenait prête à fournir une liste de personnalités susceptibles d’intégrer un tel gouvernement dès la conclusion d’un accord.

Le Parlement de Tobrouk conteste notamment les « prérogatives données au Conseil supérieur de l’État », a expliqué son porte-parole. Selon le projet, ce Conseil sera composé de 120 membres, dont 90 issus du Parlement rebelle siégeant à Tripoli et placé sous la domination de Fajr Libya, la coalition de milices qui contrôle la capitale.

(Avec AFP)

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Bernardino Leon, l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, à Skhirat, le 13 mars 2015. © Paul Schemm/AP/SIPA

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