RDC : Filimbi n’a aucune visée terroriste, selon un rapport parlementaire

Un rapport d’enquête parlementaire appelle la justice congolaise à statuer rapidement sur le sort des militants de Filimbi détenus depuis la mi-mars.

Un militant du mouvement Filimbi, Ben Kabamba, le 15 mars 2015 à Kinshasa. © AFP/FEDERICO SCOPPA

Un militant du mouvement Filimbi, Ben Kabamba, le 15 mars 2015 à Kinshasa. © AFP/FEDERICO SCOPPA

Publié le 11 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

Déposé au bureau du président de l’Assemblée nationale fin avril, le rapport d’une mission parlementaire réunissant des députés de la majorité et de l’opposition n’avait toujours pas été présenté en séance plénière mercredi 10 juin. Le document obtenu par l’AFP conclut que les militants du mouvement Filimbi arrêtés mi-mars à Kinshasa n’avaient vraisemblablement aucune visée « terroriste ».

« S’agissant du caractère terroriste du mouvement Filimbi », les responsables des différents services de sécurité concernés « ont déclaré [aux députés membres de la mission parlementaire d’enquête] qu’au stade actuel de leurs investigations, aucun indice ne pouvait l’établir », indique le rapport.

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La mission parlementaire demande « au procureur général de la République de mettre tout en œuvre en vue de traiter avec diligence les dossiers des prévenus encore en détention […] d’autant que les principaux organisateurs [de la rencontre du 15 mars] sont en dehors du territoire national ».

Une trentaine de personnes, parmi lesquelles trois activistes sénégalais et un Burkinabè, avaient été arrêtées le 15 mars dans la capitale de la République démocratique du Congo lors d’une réunion d’échange sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par Filimbi (« Coup de sifflet » en swahili), qui se présente comme un collectif de mouvements d’éducation à la citoyenneté, non-partisan et non-violent.

Au lendemain des arrestations, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, avait dénoncé dans la rencontre du 15 mars une « tentative de déstabilisation » des institutions de la RDC et des journaux proches du pouvoir avaient titré sur la présence de « terroristes » à Kinshasa.

« Actes de violences »

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Les quatre activistes étrangers avaient été expulsés le 18 mars, le gouvernement les accusant de s’être rendus en RDC pour y préparer des « actes de violence ».

Les trois Sénégalais étaient membres du mouvement « Y’en a marre », qui s’était opposé dans leur pays à la réélection du président Abdoulaye Wade, et le Burkinabè membre du « Balai citoyen » ayant pris une part active aux manifestations de Ouagadougou qui ont entraîné le départ du président Blaise Compaoré en octobre 2014.

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Les militants congolais ont été relâchés au compte-goutte à l’exception de deux d’entre eux : Fred Bauma, un des meneurs de la Lutte pour le changement (Lucha), basée à Goma (est de la RDC) et Yves Makwambala, webmaître et graphiste de Filimbi.

Les principaux organisateurs congolais de la rencontre du 15 mars ont fui le pays pour l’Europe. Selon la mission parlementaire, ils auraient été exfiltrés du pays à bord d’un avion de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco).

Les dirigeants en exil de Filimbi ont publié mercredi un communiqué dans lequel ils ne nient pas être sortis du pays grâce à la Monusco.

Ils demandent qu’ »à la lumière du manque criant d’éléments établissant une quelconque tentative d’entreprise terroriste ou de déstabilisation de l’État (…) les autorités judiciaires arrêtent toutes les poursuites contre » MM. Bauma et Makwambala.

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