La zone franc enfin réunifiée

La convertibilité entre les francs CFA d’Afrique centrale et ceux d’Afrique de l’Ouest devrait être bientôt rétablie. Parmi les objectifs de la Beac et de la BCEAO : la lutte contre le blanchiment.

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Publié le 18 décembre 2012 Lecture : 1 minute.

Près de vingt ans après sa suspension, la convertibilité entre les francs CFA émis par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) et ceux émis par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) devrait être bientôt rétablie. La nouvelle a été annoncée le 23 novembre par Lucas Abaga Nchama, le gouverneur d’une Beac qui célébrait ce jour-là à Malabo le quarantième anniversaire de sa création. Avec son homologue de la BCEAO, Tiémoko Meyliet Koné, ils ont prévu de se rencontrer à Dakar lors de la troisième semaine de décembre afin de finaliser les modalités du processus.

Les discussions techniques sont bien avancées, notamment en matière de transfert bancaire. Chacune des deux banques centrales devrait installer une représentation dans l’autre zone. Le but poursuivi étant de mieux contrôler les trafics (blanchiment, spéculation, financement d’activités terroristes), les autorités travaillent également sur les mécanismes de surveillance. Il n’est pas encore prévu que les billets puissent être utilisés dans les deux zones, mais un détenteur de francs CFA émis par la Beac pourra, en arrivant en Afrique de l’Ouest, échanger ses espèces dans une banque – et vice versa. Cette opération ne devrait pas être taxée.

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Fluidification

C’est en 1993 que la Beac, confrontée à une fuite des capitaux due à des rumeurs de dévaluation, avait décidé d’arrêter de racheter ses billets en zone BCEAO, suspendant ainsi unilatéralement la convertibilité. « Il faut [la] rétablir, plaide l’économiste togolais Kako Nubukpo, ancien analyste pour la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cela n’a pas beaucoup de sens de devoir passer par l’euro pour convertir le franc CFA d’Afrique de l’Ouest en celui d’Afrique centrale ! » Selon des experts, l’interchangeabilité des monnaies réduit le coût des transactions commerciales entre les deux zones, ce qui devrait faire augmenter leurs volumes. Les autorités parient sur les bénéfices de cette fluidification des échanges pour pallier les éventuels effets pervers. 

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