La crise au Burundi au cœur du sommet de l’UA, sans Nkurunziza
Le président burundais, Pierre Nkurunziza, sera absent du 25e sommet des chefs d’État de l’Union africaine, les 14 et 15 juin à Johannesburg, qui devrait être largement consacré à la crise politique dans son pays.
Cette fois, Pierre Nkurunziza ne prendra pas le risque de quitter le pays. Après avoir failli perdre son fauteuil présidentiel le 13 mai, au cours d’une tentative de putsch alors qu’il était en déplacement à Dar-es-Salaam, le président burundais ne sera pas, selon plusieurs sources concordantes, présent au 25e sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA), prévu les dimanche 14 et lundi 15 juin à Johannesburg, en Afrique du Sud. Il sera représenté par son ministre des Affaires étrangères, Alain Nyamitwe.
L’absence de Nkurunziza n’empêchera pas pour autant ses pairs de se pencher sur la crise politique qui mine le Burundi depuis des semaines. Le blocage actuel entre le camp présidentiel et les opposants, sur fonds de tensions ethniques entre Hutus et Tutsis, fait en effet craindre à beaucoup d’observateurs que la situation ne devienne rapidement hors contrôle.
Ibrahima Fall nouveau médiateur ?
Le Conseil paix et sécurité de l’UA, qui se réunira le samedi 13 juin en amont du sommet des chefs d’État et de gouvernement, devrait donc logiquement se pencher sur le cas du Burundi. Selon une source au sein de l’organisation panafricaine, l’UA pourrait se prononcer en faveur d’un nouveau report des élections législatives et présidentielle et solennellement demander à Pierre Nkurunziza de retirer sa candidature à un troisième mandat. Après plusieurs reports en raisons des tensions politiques dans le pays, les législatives et la présidentielle sont désormais fixées au 29 juin et 15 juillet par les autorités burundaises. « Nkosazana Dlamini-Zuma (la présidente de la commission de l’UA, NDLR) est très volontaire sur le Burundi. Elle veut tout faire pour régler cette crise avant que cela ne dérape », glisse une source diplomatique à Johannesburg.
À Bujumbura, où la situation semble totalement bloquée, chaque camp s’arc-boute sur ses positions. Ouvertement critiqué par la société civile et l’opposition qui dénonçaient sa « partialité », l’Algérien Saïd Djinnit, l’envoyé spécial des Nations unies pour la région des Grands lacs, a annoncé mercredi soir qu’il abandonnait sa tentative de médiation entamée le 5 mai. Le nom d’Ibrahima Fall circule avec insistance depuis quelques jours pour lui succéder. Selon nos informations, l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères devait d’ailleurs arriver dans la nuit de jeudi à vendredi à Johannesburg.
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