Fer : « Les cours devraient rester bas avant de remonter en 2017 »

Magnus Ericsson, directeur associé chez SNL Metals & Mining, revient pour « Jeune Afrique » sur les perspectives d’évolution du cours du fer sur les marchés internationaux.

Mine de fer. © Reuters

Mine de fer. © Reuters

Magnus Ericsson

Publié le 12 juin 2015 Lecture : 1 minute.

La légère remontée des prix du fer – passés de 45 à 60 dollars la tonne depuis le début du mois d’avril 2015 – s’explique essentiellement par l’arrêt de la production de certains projets en Chine, aux Philippines, au Honduras et en Birmanie, dont les coûts étaient trop élevés par rapport aux prix dépréciés. Cette baisse de l’offre a mécaniquement entraîné cette petite augmentation des cours, alors que la demande – notamment chinoise – reste importante.

Mais finalement, même à 60 dollars la tonne, les cours du fer restent bas par rapport à leur niveau de 120 dollars la tonne il y a un an. Contrairement à ce que pensaient les analystes, les géants du cartel du fer comme Rio Tinto, BHP Billiton et Vale, qui avaient les moyens d’empêcher la chute des cours en limitant leurs propres productions, ont préféré les laisser sombrer. Positionnés sur des actifs massifs et à bas coûts, ils ont sans doute volontairement mis en péril les trop nombreuses nouvelles mines de leurs concurrents, plus petits.

Cours du fer. © DR

Cours du fer. © DR

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Conséquences

Les cours du fer devraient rester bas – en dessous de 70 dollars la tonne – pendant encore au moins un an mais je reste optimiste sur le long terme. La reprise devrait survenir en 2017.

Pour l’Afrique, cette situation a déjà eu des conséquences : le projet sierra-léonais de Tonkolili a été arrêté début 2015 et le démarrage de la plupart des grands projets du continent – comme celui du mont Simandou en Guinée – sera reporté jusqu’à cette remontée des cours. Il reste difficile pour les projets africains de mobiliser des soutiens financiers dans cette conjoncture morose, à la rare exception du projet de Sundance Resources de Mbalam Nabeba [Cameroun et Congo], qui semble avoir réussi à séduire des partenaires chinois, cruciaux dans le secteur du fer

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