Burkina : la loi électorale en débat au sommet de l’UA
Le groupe international de contact sur le suivi de la transition au Burkina s’est réuni vendredi à Johannesburg, en marge du sommet de l’UA. Une rencontre durant laquelle il a longuement débattu de la nouvelle loi électorale.
Faut-il ou non exclure les partisans du président Blaise Compaoré des prochaines élections présidentielle et législatives au Burkina Faso ? Plus de deux mois après l’adoption de la nouvelle loi électorale par les autorités de transition, qui rend inéligibles les personnes ayant soutenu le projet de modification constitutionnelle de « Blaise », cette épineuse question suscite toujours les interrogations des partenaires régionaux et internationaux du Burkina.
Vendredi 12 juin, le groupe international de contact sur le suivi de la transition au Burkina Faso s’est réuni en marge du 25e sommet de l’Union africaine (UA) à Johannesburg. L’objectif de cette réunion était de faire un point sur l’évolution de la transition et du processus électoral. Les membres du groupe de contact ont unanimement salué le bon déroulement de la transition et se sont montré confiants sur la tenue du premier tour des élections présidentielle et législatives le 11 octobre prochain.
Les voisins du Burkina divisés sur la loi électorale
Mais ils ont aussi longuement débattu de la nouvelle loi électorale. « Le gouvernement burkinabè (représenté par Moussa Nébié, ministre de la Coopération régionale, NDLR) s’est expliqué sur cette question. Il n’exclut personne et toutes les candidatures seront soumises à la Cour constitutionnelle, qui décidera de leur validité », a déclaré Smaïl Chergui, commissaire à la Paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA). Selon une source diplomatique qui a assisté aux débats, les représentants de la Commission économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se sont une nouvelle fois exprimé en faveur d’élections « inclusives ». Les Français ont eux réclamé « des élections aussi ouvertes que possible ». Au niveau régional, les avis sont plus divisés. La Côte d’Ivoire et le Sénégal sont opposés à toute exclusion, tandis que le Mali et le Niger sont plutôt favorables aux autorités de transition burkinabè.
« Ce débat n’a pas vraiment lieu d’être, glisse un diplomate en sortant de la réunion. Tout le monde joue sur les mots mais en réalité, cette mesure ne concerne que deux ou trois personnes dont les noms n’ont pas été cités ». Aucune personnalité mentionnée, mais nul doute que le cas de Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré briguant désormais la magistrature suprême, était dans toutes les têtes.
Outre la loi électorale, la question du financement des élections a aussi été abordée. Selon Smaïl Chergui, il manque toujours une vingtaine de millions de dollars pour l’organisation des scrutins, mais l’UA, la Cédéao, et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont annoncé leurs contributions pour combler ce vide.
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