Le festival Palest’ [in] & Out, ou comment donner une nouvelle image de la Palestine

L’institut culturel franco-palestinien a inauguré la première édition de son festival consacré à la création contemporaine palestinienne. L’occasion de mettre en lumière ces artistes, pour qui l’art est un véritable exutoire.

L’affiche du festival dédié à l’art contemporain palestinien © Institut culturel franco-palestinien

L’affiche du festival dédié à l’art contemporain palestinien © Institut culturel franco-palestinien

Publié le 12 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

« Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » C’est avec cet article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, gravé sur le mur de l’auditorium de l’Institut du Monde arabe, que s’est ouvert le festival Palest’ [in] & Out.

Pour sa première édition, le festival et son jury, composés de spécialistes français et palestiniens, ont récompensé onze artistes, répartis dans quatre catégories : musique, photographie, art-vidéo et danse. Les lauréats, âgés de 20 à 35 ans, sont bien sûr tous palestiniens, mais vivent dans différents pays de résidence, comme la France, la Serbie ou encore les États-Unis. Ils ont tous été sélectionnés sur dossier, dont l’étude a été faite du 31 janvier au 13 mars 2015.

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Primés pour leur travail et leur singularité, « ils représentent les expressions artistiques contemporaines palestiniennes sur la scène française » pour Amina Hamshari, directrice de l’institut culturel. De plus, l’évènement, qui a lieu du 11 au 14 juin simultanément à l’Institut du monde arabe (IMA), à la Maison des cultures du monde et à l’Institut de recherche et d’études méditerranée et Moyen-Orient (IReMO), offrent un espace d’expression privilégié aux jeunes lauréats. « Leur travail est trop souvent confiné et peu connu du public international. Ce festival leur offre donc une plus grande visibilité, tout autant qu’il créé des rencontres entre artistes palestiniens et internationaux », ajoute-t-elle.

Le festival laisse donc libre court à l’art palestinien et à son expression, et hormis l’opinion affichée par l’article 13, la situation politique de la Palestine n’est exprimée qu’à demi-mots, notamment par le président de l’IMA, Jack Lang, qui a évoqué une Palestine « souffrante mais espérante ».

Fadi Deeb, pianiste né à Haïfa et résidant à New-York a pu faire la démonstration de son talent, en interprétant Horizon IV, un morceau composé par Patrick Lama. Entre accélération de son jeu et instants lyriques, il a offert à l’auditoire un moment de musique, donnant l’impression d’un temps suspendu.

Pour clore la soirée, le public a pu compter sur le célèbre Trio Joubran composé de trois frères palestiniens, Wissam, Adnan et Samir, qui manient le oud avec talent, aidés par quatre générations de luthiers de Palestine qui les ont précédées. Entre improvisation et classiques de leur répertoire, ils ont électrisé le public.

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Seule ombre au tableau de la soirée : l’absence remarqué du photographe lauréat Mahmud al-Kurd. Ayant obtenu son visa pour la France, il a néanmoins été contraint de rester à Gaza, dont il est originaire, les autorités israéliennes lui interdisant de quitter le territoire.

We breathe freedom © Mahmud al-Kurd

We breathe freedom © Mahmud al-Kurd

Son travail, inspiré par les attaques israéliennes sur la bande de Gaza à l’été 2014, est exposé à l’IReMO, du 3 au 30 juin 2015. Le vernissage, prévu pour le 12 juin, se fera donc sans lui – un destin contrarié trop souvent réservé aux artistes, sportifs et intellectuels gazaouis qui souhaitent sortir de chez eux pour rencontrer leur public international.

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