Une militante blanche se faisait passer pour une noire
L’affaire secoue les États-Unis. Rachel Dolezal, présidente d’une section locale de l’association de défense des gens de couleurs se serait fait passer pour une noire depuis des années.
Les Américains n’y ont vu que du feu : depuis 10 ans, une militante de défense des droits des Noirs se serait déguisée, à grands renforts d’UV et de crêpage de cheveux, pour se faire passer pour une africaine-américaine.
Rachel Dolezal, 37 ans, présidente de la section locale Spokane (Washington) de l’association de défense des gens de couleur (NAACP) , enseigne également les études africaines à l’Université d’Eastern Washington. Engagée dans la lutte pour l’égalité des droits, elle s’est toujours prétendue victime de 8 agressions racistes. Jamais pourtant les criminels n’ont été identifiés. Déclarant des origines «blanches, noires et américano-indiennes» à la mairie de Spokane, sa ville de résidence, elle assume un style afro. Sur Facebook, elle vante ses boucles naturelles, pose avec son fils – noir – ou un homme noir qu’elle présente comme son père.
C’est lors d’une interview accordée jeudi par la jeune femme à la presse locale que le malaise sur ses origines s’est installé. Le journaliste lui tendant la photo de son père Larry, un homme blanc, lui demande de confirmer qu’il s’agit de son père. La jeune femme acquiesce. Le journaliste l’interroge : « Votre père est-il vraiment africain-américain? ». Troublée, elle répond: « Qu’est-ce que vous insinuez? », « Êtes-vous vraiment africaine-américaine », réitère le journaliste. La militante se mue dans le silence.
« Notre fille est caucasienne »
Jeudi, sa mère Ruthanne Dolezal prend la parole et révéle à la presse locale l’incroyable subterfuge mis en place par sa fille. Selon Ruthanne Dolezal, sa fille aurait commencé à se déguiser en noire il y a dix ans, en 2006, date à laquelle elle aurait adopté quatre enfants africains-américains. Des enfants adoptés donc, qu’elle faisait passer pour ses fils naturels. La mère soutient que les Dolezal sont originaire de République tchèque, de Suède et d’Allemagne mais pas d’Afrique. « Notre fille est caucasienne », assure t-elle avant de dévoiler des clichés de la Rachel, plus jeune, blanche et blonde.
Sa mère regrette : «C’est dommage que Rachel n’ait pas osé être elle-même. Elle aurait été mille fois plus efficace et sa défense de la communauté africaine-américaine aurait été beaucoup plus crédible si elle avait été honnête.»
Interrogé par Buzfeed sur ses relations avec sa fille, le père de Rachel, Larry, confie qu’elle a coupé tout contact avec lui et sa mère. « Elle ne veut pas que les gens nous voient à Spokane parce que nous sommes blancs », dit-il.
Mythomane ou transracial ?
La polémique enfle sur les réseaux sociaux. Une page Facebook de soutien a été créée. Certains viennent à son secours : « Certains sont transgenre, tu es transraciale ». D’autres ne cachent pas leur déception : « Oui il y a de l’argent à faire en jouant sur la carte de la race ».
La jeune femme n’avait toujours pas réagi vendredi soir et son compte Facebook a été supprimé.
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