Christophe Asselineau, l’avocat a bonne mine
Christophe Asselineau, associé du cabinet américain Shearman & Sterling, vient de conclure un deal entre le minier Sundance et Yaoundé pour le gisement de Mbalam.
Depuis son bureau parisien des Champs-Élysées, Christophe Asselineau savoure la signature avec l’État camerounais de la convention minière de Mbalam, le 30 novembre à Yaoundé : « Cela fait quatre ans que je travaille avec mon équipe sur ce dossier auprès de la compagnie australienne Sundance Resources. Il nous fallait définir les conditions de l’exploitation minière, mais aussi celles de la voie ferrée de 500 km sur laquelle transitera le minerai, de la construction de la route bitumée attenante destinée aux populations locales et du terminal sur le port de Kribi », détaille l’associé chargé de l’Afrique au sein du cabinet américain Shearman & Sterling.
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Au total, plus de 1,7 milliard d’euros seront nécessaires pour réaliser ce projet transfrontalier d’exploitation de gisements de fer camerounais mais aussi congolais. « Les discussions ont pris du temps car le Cameroun n’a pas de tradition minière. Il voulait partir du bon pied », indique l’avocat, qui avait déjà travaillé dans le pays lors du montage de l’oléoduc Tchad-Cameroun. « La signature de la convention congolaise, moins complexe, devrait aller vite, car Brazzaville a l’habitude d’octroyer des permis sur les ressources naturelles », ajoute-t-il. Au prix actuel du fer, le Cameroun estime que la convention lui rapportera entre 6 milliards et 9 milliards d’euros de royalties en vingt-cinq ans, avec une production annuelle de 35 millions de tonnes. Reste à statuer sur la date de démarrage de l’exploitation, encore inconnue compte tenu du rachat en cours de Sundance par le chinois Hanlong.
Champ d’action
Inscrit aux barreaux de Paris, Londres et Sidney, Christophe Asselineau n’en est pas à son coup d’essai dans le secteur minier en Afrique. Il a commencé à travailler sur le continent à Kinshasa, en 1989, sur un contrat impliquant Marc Rich, le fondateur controversé de Glencore. « Jeune avocat, je me suis retrouvé à la table des négociations avec le président Mobutu. C’était autrement plus intéressant que les dossiers sur lesquels travaillaient les confrères de mon âge en Europe », se souvient celui qui n’a, depuis, plus quitté les mines africaines, élargissant notamment son champ d’action à la Guinée, au Mali et au Gabon. À 49 ans, avec son expérience africaine et sa double nationalité franco-australienne, l’avocat est dans une position idéale pour travailler avec les compagnies anglo-saxonnes qui dominent les mines du continent.
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