Égypte : 58 islamistes devant la justice militaire pour des actes « terroristes »
Le parquet égyptien a annoncé dimanche avoir déféré devant la justice militaire 58 islamistes accusés d’avoir planifié des attaques contre la police et mené « des actes terroristes » contre des propriétés publiques.
Depuis que l’armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, des groupes jihadistes ont multiplié les attaques contre les forces de sécurité, disant agir en représailles à la sanglante répression qui s’est abattue sur les pro-Morsi.
Dans un communiqué, le parquet accuse les 58 personnes, dont 37 sont en détention, d’oeuvrer pour le compte de la confrérie des Frères musulmans de M. Morsi et d’avoir mené à bien des « actes terroristes » dans le pays entre août 2013 et octobre 2014.
« Tentatives de meurtre contre des policiers »
Ils sont notamment accusés de « tentatives de meurtre contre des policiers », « d’actes de sabotage visant les bâtiments et les propriétés publics », « de résistance aux forces de l’ordre et d’actes de vandalisme », selon le communiqué.
La date d’ouverture de leur procès n’a pas encore été communiquée.
Les autorités accusent régulièrement la confrérie des Frères musulmans, classée « organisation terroriste », d’être derrière la vague d’attentats jihadistes que connaît le pays.
Les frères musulmans, qui ont remporté les élections parlementaires et présidentielle organisées dans la foulée de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, nient avoir recours à la violence.
Plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués dans les mois qui ont suivis la destitution de M. Morsi, et plus de 40.000 personnes arrêtées ou traduites en justice, selon Human Rights Watch (HRW).
Des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs, qualifiés par l’ONU de « sans précédent dans l’histoire récente » du monde.
Des centaines de policiers et de soldats ont également été tués dans des attentats revendiqués par des jihadistes.
Depuis que le président Sissi, l’ex-chef de l’armée tombeur de M. Morsi, a promulgué en octobre un décret élargissant la compétence des tribunaux militaires en matière de « terrorisme », des centaines de civils ont été déférés devant la justice militaire.
Ce décret, ayant force de loi en l’absence de Parlement, a étendu les pouvoirs de saisine de la justice militaire à quasiment toute atteinte visant des biens sur la voie publique, alors qu’elle ne jugeait jusqu’alors que les atteintes à la sécurité de son personnel ou de ses installations.
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