Boko Haram : le président nigérian Muhammadu Buhari bientôt au Cameroun
Muhammadu Buhari souhaite renforcer la coopération militaire régionale contre le groupe terroriste. Une mission attendue, car entre Abuja et Yaoundé, le ton est monté plusieurs fois autour de la problématique Boko Haram.
Le président nigérian Muhammadu Buhari a déclaré lundi avoir l’intention de se rendre au Cameroun. Objectif : renforcer la coopération militaire régionale contre le groupe islamiste Boko Haram, alors qu’une double explosion a provoqué la mort de dix personnes dans le nord-est du Nigeria.
« À mon retour au Nigeria, je vais essayer de me rendre au Cameroun », a-t-il affirmé en marge du sommet de l’Union Africaine (UA) à Johannesbourg. Le président camerounais, Paul Biya, est en effet absent à Johannesbourg, où il est représenté par son ministre de la Défense.
Boko Haram, un « problème international »
Après son investiture, Muhammadu Buhari s’est rendu au Niger et au Tchad. Il avait indiqué que s’il n’avait pas dû se rendre en Allemagne pour assister au sommet du G7, il aurait poursuivi sa tournée régionale par le Cameroun. « Le plus important, c’est le renseignement. C’est ce que nous attendons du G7 (…) nous voulons une aide logistique », a-t-il expliqué.
« Boko Haram a déclaré s’être allié à l’organisation Etat Islamique (EI), donc il s’agit désormais de terrorisme à l’échelle internationale. Ils sont au Mali, ils sont au Nigeria, ils sont en Syrie, ils sont en Irak, ils sont au Yémen… Il s’agit maintenant d’un problème international », a-t-il souligné.
Entre le Nigeria et le Cameroun, une relation épineuse
Le Nigeria et le Cameroun entretiennent de longue date des relations difficiles, notamment après une dispute territoriale autour de la péninsule de Bakassi, riche en pétrole. Le ton est monté plusieurs fois entre Abuja et Yaoundé autour de la problématique Boko Haram, alors que le groupe islamiste a multiplié les attaques dans l’extrême-nord du Cameroun, voisin du nord-est du Nigeria, épicentre de l’insurrection islamiste.
Si ces derniers mois le Niger et le Tchad ont plusieurs fois envoyé des soldats sur le territoire nigérian, ce n’est pas le cas du Cameroun, qui s’est contenté de combattre Boko Haram sur son propre territoire. Lors du sommet d’Abuja, il a été convenu du déploiement d’une force régionale de 8 700 hommes, réunissant Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun et Bénin.
Les éléments cette nouvelle Force multinationale conjointe (MNJTF) ne seront pas restreints en termes de déplacements. La MNJTF, qui doit être déployée à partir du 30 juillet, sera dirigée par un Nigérian, avec un adjoint camerounais pour une mission initiale de 12 mois.
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