Idriss Deby : « si les Français ne sont pas compétitifs, tant pis pour eux »

Le président tchadien Idriss Deby Itno était à Paris cette semaine où il a rencontré notamment le président français et une cinquantaine de patrons. Il est revenu sur la montée en puissance des entreprises chinoises en Afrique.

Idriss Deby a affirmé avoir construit 3000 kilomètres de routes, formé 500 médecins, élevé une quinzaine d’universités. © AFP

Idriss Deby a affirmé avoir construit 3000 kilomètres de routes, formé 500 médecins, élevé une quinzaine d’universités. © AFP

ProfilAuteur_MichaelPauron

Publié le 6 décembre 2012 Lecture : 1 minute.

A Paris depuis le 4 décembre, le président tchadien Idriss Deby Itno a d’abord rencontré son homologue français François Hollande avant de déjeuner, aujourd’hui (6 décembre), rue Bosquet à Paris, au siège du Medef, le patronat français. Une cinquantaine d’entreprises françaises sont venus s’entretenir avec le président tchadien qui a d’ailleurs rappelé que « beaucoup d’entre elles travaillent déjà au Tchad ». Parmi les patrons présents, Dominique Lafont, le président de Bolloré Africa Logistic, Pascal Drouhaud, directeur adjoint Amérique latine et Afrique subsaharienne d’Alstom, Marc Ferreol, directeur Afrique centrale et subsaharienne francophone de CFAO, ou encore Alexandre Vilgrain, PDG de Somdiaa…

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Comme a son habitude, Deby n’a pas magné la langue de bois. Il a par exemple qualifié « d’injustice » le fait que la Banque mondiale n’ait aucun programme de développement pour son pays : « Je ne vais pas accepter des conditions qui ne profitent pas aux Tchadiens… en définitive, certains bailleurs utilisent 90% de l’aide pour des voyages et des forums. Au final, le pays est endetté et il ne se passe rien. Moi j’ai construit 3000 kilomètres de routes, formé 500 médecins, élevé une quinzaine d’universités ! »

Sur la concurrence chinoise, il a rappelé que « la Chine est partout en Afrique, les choses ont changé. Si les Français, lors d’un appel d’offre, ne sont pas compétitifs, tant pis pour eux. » Un proche du président explique ainsi à Jeune Afrique : « Quand la Chine débloque un crédit de deux milliards de dollars, c’est assez normal que les entreprises chinoises en profitent ; lorsque l’Agence française de développement finance un projet, à 100% ce sont des entreprises françaises qui remportent le marché ; et quand il s’agit d’un financement européen, c’est aussi souvent les français qui en profitent… du moins au Tchad ! » Le président donnera une conférence de presse de politique générale demain (7 décembre) à 10 heures.

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