Côte d’Ivoire : Ouattara emporte 8,6 milliards de dollars
À Paris, à l’occasion de la première journée du Groupe consultatif pour la Côte d’Ivoire, le chef de l’État ivoirien a convaincu les bailleurs institutionnels de participer à la reconstruction de la Côte d’Ivoire. Au total, les différents partenaires ont annoncé un total de 8,6 milliards de dollars de financements sur la période 2013-2015.
Mardi 4 décembre, 9h00, siège parisien de la banque mondiale, plus de deux cents personnes sont venues assister à la session d’ouverture du Groupe consultatif de la Côte d’Ivoire. La salle de conférence a fait le plein. Au fond de l’assemblée, sagement alignés, de part et d’autres de la table principale présidée par le chef de l’État, Alassane Ouattara, une douzaine de ministres fraîchement nommés (Santé, Commerce, Industrie, Infrastructure, Education, Affaire étrangères, Agriculture) ont spécialement fait le déplacement depuis Abidjan. L’événement est d’importance. Fin mars, la Côte d’Ivoire a adopté un plan national de développement (PND) dont l’objectif est de lui permettre de devenir un pays émergent d’ici à 2020. Reste maintenant à le financer. À lui seul l’État devra trouver environ 8 milliards de dollars.
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Paris premier bailleur
Avant d’accueillir le secteur privé, mercredi, les travaux ont débuté par les interventions des principaux bailleurs de la Côte d’Ivoire. Représentant Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères français, retenu par une réunion de l’OTAN, Hélène Conway, ministre déléguée aux Français de l’étranger, a renouvelé le soutien de la France à la Côte d’Ivoire, rappelant que Paris avait été le premier bailleur à apporter son soutien à la Côte d’Ivoire à l’issue de la crise électorale. Un engagement symbolisé par le premier contrat de désendettement et de développement (C2D) de 630 millions d’euros sur la période 2012-2015 signé le 1er décembre par Pascal Canfin, ministre du Développement, à Abidjan.
Progrès rapide et résilience
Ce fut ensuite au Vice-Président de la Banque mondiale, Makhtar Diop de prendre la parole pour saluer les progrès rapides obtenus par le Président Ouattara notamment en matière de rétablissement des prérogatives régaliennes de l’Etat et de croissance économique. « Pour réussir, la Côte d’Ivoire ne sera pas seul », a-t-il martelé en saluant la capacité de résilience du pays, notamment grâce à un secteur privé fort. Un point de vue partagé par Albert Gerard Koenders, Représentant spécial des Nations unies pour la Côte d’Ivoire, qui a cependant rappelé que l’Etat devait donner des garanties à tous les Ivoiriens, engager de profondes réformes pour réduire les disparités et consolider la paix. Comme Makhtar Diop avant lui, il a aussi rappelé le rôle majeur joué par Abidjan dans la région ouest africaine.
Après les interventions de Bréhima Boubacar Sidibe, vice-président de la Banque islamique de développement (BID) et Zondo Thomas Sakala, vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), le président Ouattara a conclu cette première session, affirmant devant l’assemblée : « La Côte d’Ivoire est train de réussir son décollage. Rien ne pourra arrêter la réconciliation. Ce grand mouvement ne sera pas affecté par quelques épisodes de violence localisés… » en référence aux attaques attribuées ces derniers mois aux soutiens de l’ancien président Laurent Gbagbo. Un projet qui passe par une croissance partagée avec pour objectif de réduire de moitié la pauvreté (50 % de la population) d’ici à 2015.
Des nouveaux financements
« Je suis conscient des contraintes budgétaires qui pèsent sur les pays amis mais je vous enjoins de continuer à nous aider », a conclu le président Ouattara. Sur la période 2013-2015, le PND requerra un investissement public d’environ trois milliards d’euros. Une somme largement dépassée puisque le président a recueilli 8,6 milliards de dollars de financements. En plus de réunir les bailleurs habituels, cette réunion a également permis de mobiliser largement en dehors des financiers habituels : la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement, les Nations unies, la France, le FMI, la BOAD, l’Allemagne, la BIDC, la Banque européenne d’investissement, mais aussi la Badea (Banque arabe pour le développement en Afrique) ou le Japon participent à l’effort consenti.
Enfin, cette réunion permet à Alassane Ouattara de mettre son nouveau gouvernement en ordre de bataille : il leur faut se mettre au travail pour prouver que la Côte d’Ivoire est à la hauteur de la confiance qui lui est accordée par les bailleurs.
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