Algérie : les dessous économiques de la visite de François Hollande
Si, d’apparence, l’économie semble avoir été reléguée au second plan de la visite éclair de François Hollande à Alger, derrière les dossiers sécuritaires, elle est un enjeu de premier ordre de ce déplacement. Décryptage.
Ni chefs d’entreprises, ni signatures de contrats n’ont accompagné cette deuxième visite du président français François Hollande en Algérie. « Il ne s’agit pas d’avoir une délégation très importante », a d’ailleurs souligné le chef d’État français au cours de la conférence de presse donnée à l’issue de sa rencontre avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Fini donc le faste de la première visite officielle de décembre 2012, au cours de laquelle la « grosse délégation » d’une dizaine de ministres et d’une cinquantaine de patrons était repartie avec plusieurs partenariats en poche et la création d’un Comité intergouvernemental bilatéral de haut niveau (CIHN). Une base qui a permis des « progrès significatifs sur le plan économique », s’est félicité François Hollande.
« Premier partenaire économique »
Pendant ces deux années et demie « des usines ont été ouvertes, la plus symbolique étant Renault mais pas seulement, Alstom et Sanofi aussi », a déclaré François Hollande, en relevant que « le partenariat n’a cessé de se renforcer notamment grâce au comité présidé par les Premiers ministres respectifs de nos deux pays et qui fait le point chaque année des investissements ou partenariats que nous pouvons trouver ».
La France représente ainsi le « premier partenaire économique de l’Algérie » a déclaré François Hollande lors de son allocution à sa descente de l’avion, « entend le rester et même entend encore développer sa présence », a-t-il souligné. Un rappel qui sonne comme un avertissement aux concurrents, en première ligne la Chine, devenue en 2013 le premier fournisseur de l’Algérie et qui le demeurait au premier trimestre 2015. Dans un contexte de crise financière européenne, la France cherche en effet à conserver précieusement ses terres d’investissement, telles que l’Algérie.
Peugeot est en discussions avancées pour installer une usine en Algérie et nous essayons [des deux côtés] de faciliter cette implantation
Une usine Peugeot en « discussions avancées »
« Après les implantations de Renault à Oran et d’Alstom à Annaba, les initiatives se multiplient. Près de 7 000 entreprises françaises exportent vers l’Algérie [pour un montant de 6,2 milliards d’euros en 2014, NDRL] et 450 y sont aujourd’hui implantées », a détaillé François Hollande dans une tribune publiée le jour de sa visite dans le journal algérien le Quotidien d’Oran. Ces entreprises, a-t-il ajouté, « en allant formellement dans le sens du souhait des responsables algériens, s’engagent sur le long terme en investissant localement et en produisant sur place ».
Un nouveau venu ?
Nouvelle venue parmi ces créations d’usines françaises en Algérie : le groupe Peugeot, au sujet duquel le président français est revenu à plusieurs reprises au cours de ses allocutions et sur lequel il a donné des précisions.
« Peugeot est en discussions avancées pour installer une usine et nous essayons du côté algérien comme du côté français de faciliter cette implantation », a-t-il déclaré en réponse à une question d’une journaliste.
Outre l’automobile, François Hollande a évoqué l’énergie comme autre secteur d’investissement. « D’autres projets sont possibles, notamment sur le plan énergétique, nous en avons parlé avec le Premier ministre, M. Sellal », a déclaré le président français qui a cité « Total qui revient vers l’Algérie » et «pas simplement sur le gaz de schiste», a-t-il précisé en réponse à une journaliste qui l’interrogeait sur le sujet.
« Les PME françaises sont particulièrement bienvenues en Algérie et nous devons leur apporter une sécurité pour leur donner un cadre et avoir un partenariat clair avec l’Algérie qui leur permette de vouloir intervenir », a conclu François Hollande. Et ainsi fructifier davantage « ses relations fructueuses entre les deux pays ».
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