Le Togo se dote d’une usine d’engrais de 400 000 tonnes par an

Le groupe français Mambo vient d’inaugurer sur le port de Lomé un site de mélange d’engrais. Il devrait lancer bientôt à Abidjan la construction d’une structure comparable.

Le site de stockage des engrais de la CIAT au Togo. © Mambo

Le site de stockage des engrais de la CIAT au Togo. © Mambo

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 16 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

Le groupe français Mambo a inauguré le 11 juin son usine de mélange d’engrais au Togo. Construite sur le port de Lomé, moyennant un investissement de 2 milliards de F CFA (environ 3 millions d’euros), cette unité produira 2 000 tonnes par jour (pendant 200 jours par an) d’engrais à la carte, soit 400 000 tonnes par an. « Lomé a plusieurs avantages : sa zone franche, son port en eaux profondes notamment, explique Armand Ezerzer, fondateur et président directeur général de Mambo, joint par Jeune Afrique. Du coup, l’usine que nous avons développée servira à la fois le Togo mais aussi les pays voisins comme le Niger, le Bénin ou le Burkina. »

Projet ivoirien

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Via sa filiale CIAT (Compagnie des intrants agricoles du Togo), Mambo importe dans cette nouvelle usine des engrais simples (fabriqués à partir d’urée, de potasse ou de phosphate), qui sont ensuite assemblés selon les besoins des clients. « Produire des engrais mélangés permet de les adapter aux types de cultures (coton, maïs, igname, oignon, ou riz) et de sols », explique Armand Ezerzer. L’essentiel des engrais importés en Afrique de l’Ouest servent pour l’instant aux productions de rente (coton, cacao, etc) mais le boom de certaines productions vivrières complexifie les besoins en intrants.

Actif dans le négoce de coton africain depuis une vingtaine d’années, Mambo s’est depuis diversifié dans l’importation d’engrais, d’Abidjan à Cotonou. Cette société basée à Paris et qui emploie une trentaine de permanents a construit il y a quelques années une usine au Burkina (sa filiale sur place s’appelle Cipam), qui produit environ 150 000 tonnes d’engrais par an et dont la capacité de stockage devrait être augmentée. « Nous allons aussi commencer à construire une structure à Abidjan, dans la zone portuaire, pour servir la Côte d’Ivoire et le Ghana. Nous visons une entrée en production en septembre 2016 », dévoilé Armand Ezerzer.

Production limitée

Plusieurs usines de mélange d’engrais, du type de celles développées par Mambo, existent déjà dans la région : Yara et Louis Dreyfus Commodities en disposent au Cameroun et en Côte d’Ivoire et Toguna en compte une au Mali.

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En revanche, l’Afrique francophone produit peu d’engrais simples elle-même, en raison à la fois du manque de matière première mais aussi de leur insuffisante mise en valeur. Via les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), Dakar produit des engrais phosphatés à partir de la matière première locale. Le Togo entend faire de même grâce à l’attribution (en cours) d’une concession sur le méga-gisement phosphatier de Kpémé. Via un investissement du marocain OCP (numéro un mondial des phosphates) et une autre du singapourien Olam, le Gabon espère disposer lui-aussi dans quelques années de sites de fabrication d’engrais.

OCP a aussi annoncé en 2014 la création d’une unité au Maroc qui produira 1 million de tonnes de fertilisants totalement pour les marchés africains.

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En attendant ces développements continentaux, l’Afrique centrale et de l’Ouest importe l’essentiel de ses besoins en engrais.

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